Annales des Mines (1911, série 10, volume 19) [Image 277]

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LES

MINERAIS

STRATIFORMES

Cette hypothèse me paraît nécessaire pour expliquer non seulement la grande épaisseur de calamine à la surface, mais aussi l'absence presque complète de galène dans cette calamine superficielle, alors que, dans une simple altération sur place, la presque totalité des sels de plomb persistent ; mais, précisément parce que ces sels sont peusolubles, ils ne contribuent pas aux apports résultant d'un remaniement. La faible pente des couches qui, même dans les parties inclinées, ne les fait plonger que de 60 mètres sur 500 mètres de longueur, a eu pour conséquence de maintenir une très grande partie des gisements au-dessus de la limite d'altération : limite située, comme je l'ai dit, entre 50 et 70 mètres de profondeur. Il est difficile d'affirmer, mais il est très probable qu'une grande partie de ces altérations est relativement ancienne et antérieure aux remaniements tertiaires qui ont couvert toute la superficie. En tout cas, leur rôle me paraît tout à fait incontestable, et ce n'est donc pas les gisements de surface qu'il faut envisager lorsqu'on veut s'éclairer sur l'origine première des minerais. Pour terminer ce qui est relatif à ces altérations, on remarquera que, souvent, on observe de haut en bas, la superposition suivante : 1° oxyde de fer ; 2° calamine rouge ferrugineuse formée à peu près sur place dans le calcaire dolomitisé qui encaisse le gisement primitif et atteignant 16 à 18 mètres de puissance ; 3° calamine blanche sans oxyde de fer dans le calcaire sous-jacent non magnésien, dit sohlenkalk, où le zinc n'a pénétré que par transport. Cette calamine blanche n'a guère que 1 à 2 mètres d'épaisseur et disparaît en profondeur. Si nous envisageons maintenant l'origine première du gîte, un fait qui apparaît aussitôt et séduit d'abord en faveur d'une origine sédimentaire, c'est l'extension des affleurements métallifères, qui se poursuivent, en décrivant

DE

LA

CHAINE

HERCYNIENNE

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les mêmes sinuosités que les terrains encaissants, à peu près aux mêmes niveaux, sur une longueur possible de plus de 100 kilomètres, et presque certainement sur 40, de Beuthen à Bendin et Tarnowitz. C'est là de beaucoup l'argument principal en faveur d'une sédimentation contemporaine (*). Mais, si l'on y regarde de plus près, on voit que cette imprégnation métallifère a commencé par être très irrégulière et paraît avoir profité des vides et crevasses de tous genres, comme l'aimaient fait des dissolutions pénétrant dans un calcaire fissuré. Rien, dans sa disposition, ne rappelle la couche mince et régulière du Mansfeld. Il faut ajouter que la principale zone métallifère repose directement sur une argile imprégnée de sulfures métallisés (**), la Titriolenlette, qui a pu jouer le rôle si habituel dans tant de formations du même genre (Laurium, Sardaigne, Çarthagène, Belgique), pour les plans de contact entre schistes et calcaires, qui aurait même pu, dans une certaine mesure, contribuer à la dissémination des minerais. L'étude même de gisements tels que ceux du Laurium ou de Belgique, pour lesquels l'origine. filonienne ne parait guère douteuse et qui se prolongent néanmoins sous forme de niveaux interstratifiés sur de grandes étendues, peut contribuer à nous mettre on garde. Un point singulier est cependant l'existence assez fréquente, sinon constante, d'un autre niveau métallifère (*) Récemment la discussion a été reprise entre M. Beck, soutenant Il théorie épigénétique dans son Erzlagerstiitten Lehre, et M. Giirich, feendant, au contraire, la théorie sédimentaire (Jahresb. d. Schles. Gesel. f. Valerl. Kultur, 1902). Voir également, pour la théorie sédimentaire, HÔFER, Die Ensteliung der Blei, Zink und Erzlagerstàtten in OberKhlesien {Oest. Zeit. f. B. u. H., 1893, n° 41), et, contre elle, POSZEFNY, '"c- cit., p. 164. Les gisements du Mississipi, où les minerais ont été Précipités par des hydrocarbures, sont intéressants à comparer. (**) Elle contient quelques restes de plantes et des matières organises qui, en toute hypothèse, ont dû contribuer à la précipitation des sulfures.