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LES CATASTROPHES DU PUITS WEST STANLEY
Ces plans sont très instructifs, ainsi que la liste des victimes dressée par le service médical et portant l'indication des causes de mort. Le jury de l'enquête judiciaire a siégé pendant quatorze jours, et entendu 336 témoins ; l'enquête administrative a ensuite pris huit journées avec audition de 41 témoins. Parmi ces témoins étaient de nombreux ingénieurs ayant visité la mine après l'accident et cités comme experts par la compagnie minière, la fédération des mineurs et autres groupements intéressés. Les deux rapports résument les opinions émises, les renseignements fournis, et donnent la sténographie de quelques témoignages. Leur lecture nous a révélé beaucoup de faits qui ne s'étaient pas encore fait jour au moment de notre visite. Telles sont les diverses sources auxquelles nous puiserons dans la discussion qui va suivre. Au premier examen, la catastrophe du puits Pretoria apparaît comme un coup de poussières généralisé. Seule la présence des poussières, dans les voies reliant entre eux les quartiers de l'étage, permet d'expliquer comment l'explosion a pu s'étendre à ces cinq quartiers, rayonnant autour des puits dans des directions divergentes. Si les poussières furent l'agent de propagation de la flamme, il est peu probable que l'inflammation initiale leur soit attribuable ; la cause ordinaire d'inflammation des poussières, en l'absence de grisou, est la détonation d'un explosif ; or il paraît bien établi par l'enquête qu'à l'heure de l'accident, il ne pouvait y avoir aucun tirage de mines, aucune détonation accidentelle d'explosif. H est vrai qu'une explosion locale, ou même généralisée, peut être également provoquée par l'inflammation, au contact d'une lampe ou d'un arc électrique, d'un nuage très dense de poussières. Mais de tels nuages ne se produisent que dans des circonstances tout à fait exception-
ET DU PUITS PRETORIA
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nelles qui ne semblent pas s'être rencontrées, d'une manière générale, dans les travaux, ni, en particulier, près d'appareils susceptibles de produire des étincelles ; quant aux flammes nues, il n'en existait pas dans la mine. Ce premier aperçu conduit donc à penser que nous sommes en présence d'un coup de poussières généralisé, amorcé par une explosion de grisou. Nous allons voir comment l'examen attentif des circonstances et effets de l'explosion nous conduit à placer l'origine dans le quartier North Plodder, puis à préciser l'emplacement probable du point initial. Une des premières constatations les plus frappantes réside dans l'intensité des dégâts aux alentours des puits. Les effets dynamiques dénotent des vitesses d'air ou de gaz considérables. Les directions sont d'ailleurs assez confuses. Les essais en galerie ontmis en évidence et expliqué cette loi du renforcement des effets dynamiques d'une explosion se dirigeant vers des orifices de détente, tels que les puits. Au contraire, les mêmes études du mécanisme des explosions conduisent à cette conclusion qu'une explosion prenant naissance au voisinage de tels orifices de détente aurait beaucoup de chances de s'amortir sans produire de grands effets dynamiques et sans se généraliser à l'ensemble de l'étage. L'intensité des effets dynamiques dans cette région est donc un indice que l'explosion est venue de loin, de la région des fronts. L'examen de la position des corps et l'étude des causes de mort permet d'éliminer aussitôt, comme centre probable de l'explosion, quatre des six quartiers de la mine, les trois quartiers de la couche Yard et le petit quartier de Three Quarter. Dans ces quatre quartiers, en effet, les cadavres ont été retrouvés à des distances plus ou moins grandes des lieux de travail et un certain nombre d'entre eux ne portent point de traces de brû-