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EXPÉRIENCES SUR LES POUSSIÈRES DE HOUILLE
que la probabilité qu'elle se rencontre dans une exploitation normale demeure extrêmement faible. Dans les chantiers dits poussiéreux ou fumants, la densité n'atteint que quelques grammes par mètre cube. Les nuages que soulève la circulation normale du personnel et des trains dans les voies poussiéreuses sont également trop clairs pour pouvoir être enflammés dans ces conditions. Des nuages suffisamment épais ne risquent de se produire que dans des circonstances très particulières ; par exemple, dans le cas où on culbute une benne de menu poussiéreux, ou encore s'il se produit une dérive dans un plan incliné ou une rupture de câble dans un puits. Si une benne seule culbute, le nuage formé n'est pas trop volumineux, les mouvements d'air sont peu rapides, les remous sont peu accentués ; ce sont autant de raisons pour .que l'inflammation reste limitée et ne dégénère pas. en explosion généralisée. Il n'en est pas de même dans les cas de dérive ; les wagonnets en dérive acquièrent une grande vitesse et déterminent une chasse d'air importante qui met les poussières en suspension, non seulement sur le parcours de la dérive, mais dans toutes les parties de galerie où l'ébranlement d'air se communique; en s'écrasant au point bas de leur course, les bennes pleines projettent dans l'air environnant un poids important de charbon menu et poussiéreux ; les diverses circonstances de l'écrasement et les projections qui en résultent créent dans l'air une agitation considérable ; donc, aussi bien au point de vue du volume et de la densité du nuage poussiéreux, qu'au point de vue de l'intensité des remous, toutes les conditions favorables se trouvent réunies pour qu'une inflammation éventuelle donne lieu à une combustion initiale assez vive pour risquer de déclencher l'explosion généralisée. Ce cas s'est déjà produit; sans parler de la catastrophe
ET SUR LES MOYENS DE COMBATTRE LEURS DANGERS
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de Monongah (6 décembre 1907, 362 victimes) que nous avons attribuée à une dérive de wagons chargés de charbon avec inflammation par arc électrique, on sait que d'autres coups de poussières américains ont été causés par des inflammations de ce genre, et cette connaissance résulte non seulement de constatations matérielles, mais encore de témoignages de survivants particulièrement probants (explosion de Rocksprings, Wyoming, en 1907 ; explosion de Starkville, Colorado, en 1911). Donc, le concours de circonstances nécessaires pour qu'une inflammation de nuage poussiéreux par une lampe ou un arc électrique se produise, puis engendre une catastrophe, est d'une probabilité extrêmement faible, mais non nulle ; en sorte que cette cause de danger n'est pas absolument négligeable et qu'il convient, aux points de la mine où ces circonstances sont susceptibles de se présenter, de veiller aux causes possibles d'inflammation. A ce point de vue, les essais montrent que toute lampe à flamme découverte à acétylène, ou même à pétrole ou huile, ou encore une simple bougie ou chandelle sont capables d'enflammer le nuage, et le font assez facilement chaque fois que la flamme est abritée des courants trop rapides. Il ne commencé à y avoir quelque sécurité qu'avec les lampes à flamme protégée ou lanternes. La sécurité dépend alors des .dimensions et positions des orifices de communication avec l'atmosphère extérieure ; avec la flamme chaude de l'acétylène, nous avons réalisé à peu près le cas limite avec un trou de 15 millimètres de diamètre, soit à peine 2 centimètres carrés de section ; avec la flamme d'une petite lanterne à pétrole, il faudrait une ouverture d'au moins 15 centimètres carrés de section. Ces chiffres ne doivent pas être considérés comme des limites absolues, parfaitement déterminées ; car nous n'avons pas essayé toutes les dispositions d'ouvertures