Annales des Mines (1912, série 11, volume 2) [Image 101]

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ET SDR LES MOYENS DE COMBATTRE LEURS DANGERS

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EXPÉRIENCES SUR LES POUSSIÈRES DE HOUILLE

eut une densité de nuage de 1.380 grammes par mètre cube. La flamme se comporta comme pour la densité de 690 grammes; mais, la température, mesurée à l'orifice, lors du premier stationnement, fut de 1.075°, au lieu de 1.290 à 1.375. Des. trois densités essayées, c'est donc la plus faible qui est la plus favorable à la vivacité de la combustion. C'est d'ailleurs ce que la théorie permettait de prévoir. Ces essais préliminaires de mesure directe de la température de combustion seront repris ultérieurement. E.

— CONCLUSIONS.

Les résultats obtenus par les essais à l'injecteur se rattachent à trois ordres d'idées : possibilité d'inflammation des nuages poussiéreux par diverses sources de chaleur,, classification des poussières d'après leur inflammabilité relative, recherches théoriques sur les phénomènes de combustion. En ce qui concerne d'abord les causes d'inflammation, ces essais ont apporté de nombreux documents et résolu des questions d'un intérêt pratique immédiat. Malgré les expériences antérieures et notamment celles de Mallard et Le Chatelier, on a pu, dans ces derniers temps, soutenir l'opinion qu'une simple flamme de brandon ou de lampe ne pouvait pas allumer les nuages de poussières de houille et qu'il fallait, pour amorcer la propagation, qu'à l'effet calorifique se joignît l'influence d'une compression, détonation d'explosif ou coup de grisou initial; et, de fait, on observait que dans les conditions où l'on avait l'habitude de créer des nuages poussiéreux dans les galeries d'essais, une flamme de lampe était incapable d'allumer des poussières, qui se montraient d'autre part parfaitement inflammables lorsqu'on tirait un explosif au-dessus de sa charge limite. Mais il convenait

de remarquer que la mise en suspension préalable des poussières, que l'on avait l'habitude de réaliser dans les galeries d'essais, était très imparfaite ; on n'obtenait certainement qua de faibles densités de nuages ; une partie de la poussière versée se déposait sur le sol et les parois et ne se remettait en suspension que par le choc de l'onde de détonation de l'explosif; cette onde, qui précède l'arrivée de la flamme, permet même aux explosifs d'allumer les poussières sans aucune mise en suspension préalable, ce que ne saurait évidemment faire une simple flamme. Il faut d'autre part reconnaître — et c'est un des points que nos essais ont précisé — que les nuages poussiéreux sont plus difficilement inflammables par un brandon que par une flamme d'explosif. Mais, cette réserve faite, la possibilité de l'inflammation demeure incontestable. Il existe donc là un danger, qu'il convient d'examiner au double point de vue de la composition du nuage et de la nature de la flamme. Avec des poussières particulièrement inflammables, et avec la grosse flamme d'un brandon d'étoupe imbibée de benzine, c'est-à-dire dans des conditions très favorables, l'inflammation n'est possible qu'à partir de densités de nuage voisines de 200 grammes par mètre cube ; or, nous avons vu, dans notre première série d'essais, qu'une demicartouche de dynamite (40 grammes) commençait à enflammer les nuages des mêmes poussières à partir de la - densité de 46 grammes par mètre cube et les enflammait régulièrement à partir de la densité de 70 grammes ; et dans les essais en galerie sans soulèvement préalable, on a allumé les poussières à partir delà dose de 112 grammes au mètre cube, quoique la mise en suspension immédiate fût certainement très imparfaite. La densité de 200 grammes au mètre cube, qui est approximativement nécessaire pour qu'une simple flamme mette le feu à un nuage poussiéreux, est assez élevée pour Tome II, 1912.

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