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HEVUE DES ACCIDENTS D APPAREILS A VAPEUR
rationnel de le faire, de la faible puissance unitaire des locomobiles batteuses et de la courte durée de leur campagne annuelle. Sans que nous puissions donner à cet égard de chiffres précis, on peut estimer que ces engins sont au nombre d'environ 18.000 et représentent une puissance, en nombre rond, de 100.000 chevaux ; mais cette puissance n'est utilisée que pendant une faible fraction de l'année, de sorte que le contingent de morts fourni par les locomobiles batteuses apparaît comme avant été, depuis longtemps, hors do proportion avec le travail produit. Que dire, si ce n'est plus seulement de situation stationnaire, mais d'aggravation qu'il faut parler. Toutefois il convient do distinguer entre le commencement et la fin de la période que nous étudions. Voici la répartition, par année, des 15 accidents et des 23 morts :
d'accidents
1901 1905 190(i 1907 1908 1900
de morts
TOifl 1911
TOTAUX
23
Bornons-nous, pour ne pas raisonner sur des durées par trop courtes, à partager le laps des huit années en deux moitiés égales : nous voyons que, pendant les quatre années 1901-1907, il y a eu un total de 16 morts, soit une moyenne de 4 par an ; pendant les quatre années 1908-1911, le total se réduit à 7, et la moyenne annuelle à 1,75. Il serait tentant, pour l'Administration des Travaux
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publics, de rattacher cette amélioration à l'application du décret du 9 octobre 1907, qui a réduit de dix' ans à cinq ans, pour les appareils à vapeur mobiles, la période réglementaire de réépreuve, et qui a resserré, en particulier pour cette classe d'appareils, les obligations relatives à la visite complète, intérieure et extérieure que toute chaudière doit subir une fois au moins chaque année. En réalité, la réduction des chiffres se manifeste un peu trop tôt pour qu'il soit possible d'y voir la conséquence directe du nouveau règlement ; celui-ci n'est entré en vigueur qu'après le commencement du battage de 1907, et était encore récent en 1908, années qui n'ont été marquées chacune que d'un seul accident mortel, tandis que les années 1909 et 1910, pour lesquelles les dispositions tutélaires du décret auraient dû produire plus pleinement leur effet, ne donnent 'pas moins de 6 morts à elles deux. Mais ne cherchons pas à faire dire trop de choses à ces statistiques à bases étroites. Le décret de 1907, par ses dispositions nouvelles, et notamment en obligeant un grand nombre de locomobiles à subir la revision et la préparation nécessaires pour la réépreuve quinquennale, a dû avoir une action favorable. D'autres bonnes influences se sont aussi, sans nul doute, exercées. L'excès même du mal a frappé l'opinion, éclairé quelque peu les entrepreneurs de battage, suscité, de la part de certaines associations de propriétaires d'appareils à vapeur, de louables efforts pour attirer à elles cette catégorie d'adhérents. D'autre part, l'évolution dont nous signalions les débuts en 1904, à savoir le développement de l'emploi du moteur à combustion interne, alimenté au pétrole lampant, pour les travaux agricoles, aux lieu et place de la locomobile à vapeur, commence à prendre une certaine importance et peut devenir le remède décisif. Quoi qu'il en soit, le mal est encore grave. Ses causes sont celles sur lesquelles nous avons déjà insisté en 1904