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qui était fermé, à ses deux bouts, par des fonds en fonte, plats avec nervures, ayant en dehors des nervures 13 ou 14 millimètres d'épaisseur, mobiles autour de charnières et assujettis en place chacun par huit boulons à bascule. Ce récipient, d'âge et d'origine inconnus, provenait d'une usine où il fonctionnait en communication directe avec l'atmosphère, sauf à certains moments où il servait comme monte-jus sous une faible pression d'air. Lorsqu'il eut été acheté, en avril 1904, par les propriétaires de la fabrique où il devait faire explosion moins d'un an après, ceux-ci consultèrent leur chaudronnier sur la possibilité de le faire travailler sous une pression de vapeur de 2 kilogrammes pour la décoction du bois de campêche. Le chaudronnier exprima des craintes au sujet de la résistance des fonds en fonte; cependant, sur l'insistance des industriels, il consentit à se charger d'adapter l'appareil à sa nouvelle destination, sous réserve du succès de l'épreuve hydraulique réglementaire. Mais il arriva que, lors d'une épreuve préparatoire faite à l'atelier de chaudronnerie, à la pression de 2 kilogrammes 1/2, le fond supérieur se fissura. C'était bien l'occasion, poulies industriels, de renoncer à leur projet et, pour le chaudronnier, de décliner définitivement toute responsabilité. Que fit-on au lieu de cela? On fabriqua un fond neuf pour remplacer celui hors d'usage, et l'épreuve officielle eut lieu ensuite, avec succès, pour le timbre de l kg ,5. L'appareil fut mis en service avec le souci, semble-t-il, de n'y pas laisser la pression s'élever au-dessus de 1 kilogramme. Comme la vapeur était fournie par une chaudière timbrée à 7 kilogrammes, on interposa sur la conduite d'arrivée de vapeur une soupape réglée à 1 kilogramme. L'installation comprenait en outre un manomètre. Elle fut ultérieurement complétée par l'addition d'une seconde soupape, montée sur le fond supérieur du récipient luimême et chargée aussi pour la pression de 1 kilogramme.
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Plus tard, à l'afflux direct de la vapeur dans l'appareil par un barboteur à trous, on substitua le chauffage par surface, au moyen d'un serpentin aboutissant extérieurement à un purgeur automatique. Il nous paraît vraisemblable que, à partir de cette modification, on dut changer le réglage de la première soupape de sûreté, placée sur la conduite d'arrivée de vapeur, ou cesser de l'entretenir en bon état, de telle sorte que la pression de vapeur dans le serpentin pouvait s'élever au-dessus de 1 kilogramme. On comptait sans doute sur l'autre soupape de sûreté, celle dont le récipient lui-même était muni, pour empêcher la pression de vapeur de la décoction de dépasser cette valeur; mais il a été constaté, après l'accident, que le piètement de cette soupape était presque totalement obstrué par un feutrage.de menues fibres de bois accumulées contre la face inférieure d'un tamis, qui avait été disposé au-dessous du piètement précisément dans le but de protéger le canal contre l'envahissement des matières solides. L'accident a consisté dans une fragmentation du fond inférieur en dix morceaux, dont neuf ont été retrouvés sur le sol de l'atelier au-dessous de l'emplacement du récipient, tandis que le dixième était resté adhérent par la charnière au corps de l'appareil. L'examen des sections de rupture a montré, sur cinq points au moins, des retirures de fonte, dont l'une intéressait une moitié de l'épaisseur, une autre les trois quarts, qui s'étendaient sur des surfaces de 2 à 8 centimètres carrés, et qui se trouvaient groupées à peu de distance les unes des autres. Il est d'ailleurs possible que la rupture ait été occasionnellement provoquée par un resserrage de boulons effectué au cours du fonctionnement, car l'explosion s'est produite peu après que l'ouvrier chargé de la condnite de l'appareil était allé chercher une clef susceptible de servir à cette opération. Tandis que les débris du fond s'abattaient sur le sol,