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LES
EXPÉRIENCES
DE
COMMENTRY
trouvait le gisement de poussières dont on éprouvait le degré d'aptitude à la propagation de l'explosion. Avec ces conditions initiales, la flamme parcourait les 10 premiers mètres en quinze à vingt-cinq centièmes de seconde, les 20 premiers en vingt-cinq à quarante centièmes, les 30 premiers en quarante à cinquante centièmes. Il était à prévoir que ces vitesses de flamme, au moyen desquelles on se proposait de caractériser la violence de l'explosion initiale, ne seraient pas aussi aisément réalisées à Commentry qu'à Liévin. A Commentry en effet, on a organisé les essais de manière à développer l'explosion de part et d'autre de la région initiale; chaque essai, en quelque sorte, comptait ainsi pour deux ; il était d'ailleurs assez indiqué de procéder ainsi, puisque la galerie débouchait au jour par deux orifices, et qu'il était peu pratique, en particulier au point de vue de la ventilation et de la visite de la galerie après l'essai, de condamner l'un de ces orifices. Or si l'on s'était borné à placer un canon dans la galerie principale, orienté vers l'un des orifices, on eût créé une dissymétrie fâcheuse, avec risque de non-inflammation ou d'inflammation moins vive en arrière du canon, et par suite, détente de ce côté et amortissement de l'explosion ; il eût fallu pour opérer dans des conditions correctes au 'point de vue expérimental, tirer simultanément deux canons symétriques placés dos à dos. Pour ne pas compliquer le matériel, on a préféré placer le point initial au fond d'un cul-de-sac perpendiculaire à la galerie principale; on se rapprochait ainsi, en apparence, des conditions de Liévin, mais pas en réalité. A Liévin, les ondes produites par l'inflammation initiale se propagent sur toute la longueur de la galerie sans rencontrer d'obstacle et sans autre cause d'amortissement que la résistance des parois ; les premières chasses d'air, qui soulèvent les poussières et déterminent l'agitation favorable
SDR LES INFLAMMATIONS DE POUSSIÈRES
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à une combustion vive, ont, dès le début, une vitesse de 20 à 30 mètres par seconde, à peine plus faible à 200 mètres de l'origine si la galerie est à parois lisses. Dans le cul-de-sac de Commentry, au contraire, les premières ondes se heurtent, après quelques mètres de parcours, à la paroi de la galerie principale opposée au cul-de-sac, et par réflexion et détente latérale, donnent naissance à trois groupes d'ondes comprimées comme les premières mais atténuées, puisqu'elles constituent en quelque sorte des fractions des ondes originelles. Le premier groupe d'ondes réfléchies revient vers le fond du cul-de-sac, en diminuant la vitesse de l'air et ralentissant la flamme ; les autres groupes se dirigent de part et d'autre de la région initiale, vers les orifices de la galerie; ce sont les chasses d'air habituelles qui précèdent la flamme et soulèvent les poussières, mais elles sont très atténuées par le fractionnement qui s'est opéré au croisement des galeries. D'une manière générale, la théorie des explosions indique que la position du point initial la plus favorable, toutes choses égales d'ailleurs, à la production du coup de poussières, est le fond fermé d'une galerie rectiligne, comme à Liévin; il était intéressant de vérifier ce principe dans le cas particulier de Commentry. L'essai 1 est exécuté dans les mêmes conditions qu'à Liévin au point de vue de la charge et du dépôt de poussières qui s'étend sur Kl mètres à partir du canon; la flamme ne parcourt pas la totalité du cul-de-sac, long de 25 mètres ; sa marche est ralentie avant même d'atteindre le neuvième mètre, où elle ne parvient qu'après 3,98 secondes. Ce ralentissement était à prévoir en raison du retour en arrière de l'onde initiale qui, revenant au point de départ après réflexion sur la paroi de la galerie principale, a dû rencontrer la flamme vers le sixième mètre de son parcours ; cette rencontre marquait le début de l'amortissement de l'explosion initiale.