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bords de la déchirure, il ne restait qu'une épaisseur de métal de l mm ,2 à 2 mm ,5 [fig. 1). Le plan d'eau correspondant à la mi-hauteur du tube de niveau et qui devrait être le plan normal était dans cette chaudière à environ 22 centimètres au-dessus du ciel du foyer. La zone de corrosion commençait donc à peu près immédiatement au-dessus du plan d'eau, alors qu'elle est plutôt en général au plan d'eau lui-même. Au cours de l'enquête, on s'est demandé d'abord si la corrosion n'était pas attribuable à l'emploi d'un désincrustant à base de chlorure de baryum usité depuis avril 1911. Dans ce produit, le chlorureentrait pour 20 0/0. On connaît l'action corrosive des chlorures qui peuvent se décomposer à basse température. Un tel produit peut ne pas être nocif s'il est dilué dans une grande masse d'eau ; mais, dans l'espèce, comme, ainsi que je l'ai dit, la décomposition du tartre déposé sur la cheminée peut se produire quand le niveau baisse, il se peut que le désincrustant employé ait eu une action corrosive. Sans insister d'ailleurs sur cette cause de corrosion, nous relèverons d'autres circonstances qui ont pu influencer sur la production de l'avarie et qui l'expliquent suffisamment. Tout d'abord, la cheminée corrodée présentait un aspect rougeâtre comme si elle avait été surchauffée. 11 faut relever ici que le rapport de la surface de chauffe mouillée à la surface de grille est seulement 24. Cette faible proportion est inhérente au système même de la chaudière ; elle peut amener la cheminée à être fortement chauffée dans sa partie située au-dessus du plan d'eau, si fa chaudière elle-même est poussée. Tel paraît être le caspour la chaudière avariée, ainsi que nous le verrons plus loin. La grue placée contre le canal de Saint -Denis avait pour service d'élever des bennes qu'on remplissait de
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charbon amené par bateau ; la benne déchargeait ensuite le charbon dans des tombereaux de livraison. La compagnie à laquelle appartient la grue avariée possède d'autres engins analogues, d'abord une deuxième grue à côté de celle explosée, qui fait exactement le même travail et dont la chaudière est de même système et de même surface de chauffe, puis trois autres grues disposées dans la région dont deux ont des chaudières Field. Nous avons visité très spécialement ces diverses chaudières pour reconnaître l'état de leur cheminée. Dans l'une de ces deux dernières chaudières, construite en 1910 et timbrée le 9 décembre 1910, la corrosion de la cheminée atteignait déjà 2 millimètres, dans l'autre, construite en 1912, timbrée le 11 novembre 1912, et mise en service en janvier 1913, la corrosion était déjà, après 5 mois de marche, de 1 millimètre environ. La corrosion s'était donc faite assez rapidement. La chaudière de la deuxième grue du quai du canal, construite en 1906 et timbrée le 20 août 1906, avait sa cheminée corrodée de 5 millimètres ; après l'explosion de sa voisine, cette cheminée a été remplacée. Il a fallu, en fait, l'explosion pour se rendre compte de l'importance de la corrosion. L'examen de la cheminée de la deuxième grue, après son dérivetage, a bien permis de relever la corrosion de 5 millimètres avec une règle et autres moyens appropriés; mais en place, malgré l'accessibilité de la cheminée par le trou d'homme placé au-dessus du ciel du foyer, la vérification de l'importance de la corrosion n'était pas très facile ; on ne pouvait vraiment reconnaître l'épaisseur qu'en perçant un trou de sondage. C'est ainsi que, lors de la dernière visite faite à la chaudière avariée et à sa voisine, le 24 juillet 1912, l'attention du visiteur n'avait pas été -autrement appelée sur l'état des cheminées. Tome VI, 1914.
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