Annales des Mines (1914, série 11, volume 6) [Image 104]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

200

NOTE SDR TROIS EXPLOSIONS DE COLLECTEURS SOUDES

La conclusion serait inexacte, à cause de la manière foncièrement différente dont les deux jonctions sont constituées et travaillent. Pour la jonction longitudinale, il est relativement facile d'exécuter une bonne soudure à recouvrement, après^ avoir préalablement façonné en amorces les deux lèvres à réunir. Superposées l'une à l'autre sur une largeur suffisante, les deux parties à souder ensemble se présentent dans les meilleures conditions pour pouvoir être portées à la température propice, puis efficacement battues entre le marteau et l'enclume ou écrasées l'une contre l'autre à la presse. La soudure, une fois faite, n'est sollicitée au décollement que par une tension de la tôle dirigée suivant le plan tangent au cylindre, sans que celui-ci ait à résister à aucun effort de déformation par flexion. Il est bon d'ajouter que toutefois, même pour cette jonction longitudinale, on ne saurait compter sur la ■résistance de la soudure au même titre que sur celle de la pleine tôle. Nous n'avons pas à développer ce point. Il a été mis en évidence par divers travaux (*). Au surplus, c'est ce que démontre l'expérience acquise de longue date en matière de tubes : les tubes soudés à recouvrement suivant une génératrice n'offrent pas autant de garanties de résistance que ceux étirés sans soudure. Mais lorsque, aux deux extrémités du corps cylindrique, on rapporte un fond et qu'on l'assujettit au moyen d'une soudure circulaire, celle-ci est sujette à des causes de faiblesse bien autrement accentuées. La méthode qui consisterait à donner au fond la même forme que s'il s'agissait d'une chaudière assemblée par rivures, c'est-à-dire à faire venir d'emboutissage une (*) Voir notamment VÉtude expérimentale de la résistance des soudures, par Ch. FRÉMONT, Génie Civil, n" du 26 février 1910.

NOTE SDR TROIS EXPLOSIONS DE COLLECTEURS SOUDES

201

amorce de cylindre avec le fond, puis à emboîter cette amorce dans la virole du corps et à souder la zone cylindrique d'emboîtement, a été préconisée (*), mais ne s'est pas répandue. On conçoit qu'elle ne réponde pas d'une manière commode aux exigences du travail de forge, patsuite de la difficulté d'introduction et de fixation du tas qui aurait à servir d'enclume, au moins pour celui des deux fonds que l'on met en place le dernier. , En général, comme dans le cas des collecteurs décrits plus haut, le fond est simplement en forme de calotte sphérique et la soudure se trouve placée dans l'angle des deux profils. Il résulte de là, d'une part, qu'au lieu du raccordement progressif entre la calotte sphérique et le cylindre, recommandé en bonne chaudronnerie, on a une jonction anguleuse, qui serait à éviter même si la matière était tout entière homogène. ' L'action du marteau, lors du travail de soudure, peut bien, sur la surface extérieure, façonner l'arête de manière à imiter plus , ou moins la forme d'un congé ; mais, ce n'est qu'une apparence et, sur la face interne du réci-pient, le profil reste à angle vif. Ce n'est même pas assez dire : dans le cas des récipients qui ont fait l'objet de l'étude de M. Olry, il a été constaté que le refoulement du métal avait produit, du côté interne, un bourrelet transformant l'angle vif en une sorte d'amorce de fissure (**). D'autre part, la soudure se trouvant placée dans l'angle, il y a coïncidence entre la zone de fatigue résultant de la forme et la ligne de moindre résistance que crée la soudure, i Il importe d'ailleurs de remarquer que celle-ci n'ést pas une soudure à recouvrement. C'est une soudure par JLOC . cit. (**) Voir les croquis caractéristiques joints à la note de M. Olry.

(*) OLRY,