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204 CAISSES DE PRÉVOYANCE POUR LES OUVRIERS MINEURS, dans des circonstances exceptionnelles ; éducation gratuite des enfants, achat de livres d'école pour les enfants, etc. Le taux des secours et notamment des pensions est en rapport, d'une part, avec le rang occupé par l'ouvrier dans la hiérarchie du travail, et de l'autre, avec son ancienneté. On fait une distinction entre les ouvriers retraités qui sont devenus absolument impropres au travail, et ceux qui peuvent encore trouver , dans quelque occupation secondaire, une petite ressource. En règle générale, les caisses de secours fournissent aux ouvriers en voyage et dans le besoin, un secours qui est ordinairement de 5 à 10 silbergroschen (de o fr. 55c. à i fr. io). En résumé, ce qui caractérise les caisses de prévoyance allemandes , c'est qu'elles ont en même temps le caractère de caisses de secours mutuels et de caisses de retraite. L'opinion qui prévaut actuellement parmi les économistes et qui s'est traduite en France dans la loi, est qu'il faut séparer, en général , ces deux branches de l'assistance publique. Les caisses de secours sont fondées essentiellement sur l'assurance, et.appellent les cotisations faibles ; les caisses de retraite ne peuvent prospérer que si l'épargne individuelle leur apporte des sommes assez fortes : pour ces objets séparés, on est d'avis généralement qu'il faut maintenir des institutions séparées. Cependant l'exemple des caisses de prévoyance allemandesdont les opérations sont doubles et qui sont en pleine prospérité, semble démontrer que parfois les deux institutions peuvent heureusement se combiner. Il n'est pas difficile, dans le cas qui nous occupe, d'en indiquer les raisons: il s'agit, en effet, de populations nombreuses, livrées aux mêmes travaux d'une manière permanente : les risques de mort et de maladie ont parmi elles un caractère beaucoup plus accidentel que partout ailleurs, de façon que, si les caisses de retraite et les caisses de secours étaient distinctes, il pourrait être souvent fort utile de faire passer les fonds disponibles de l'une à l'autre: en les réunissant, on simplifie les frais d'administration. Un grand nombre de sociétés qui ailleurs ont voulu combiner l'assurance à l'épargne ont été ruinées pour avoir abaissé imprudemment la cotisation d'ensemble, afin de la mettre à un taux que tout le monde pût atteindre. Les sociétés mutuelles allemandes dont le personnel est nombreux et parfaitement homogène, ne sont pas exposées à cette tentation. Mais on conçoit facilement
EN PRUSSE ET EN BELGIQUE.
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qu'il est d'une importance vitale pour ces sociétés d'être régies par une administration sage et intelligente, en raison même de la latitude dont il est nécessaire qu'elle jouisse dans la répartition des revenus. A ce point de vue, l'institution des anciens ne saurait être assez louée: elle est, non sans raison, considérée par les ouvriers comme une précieuse garantie : ceux d'entre eux qui sont investis de ces importantes fonctions et de cette responsabilité morale portent dans les conseils financiers de la société un esprit de prudence et de retenue qui a été quelquefois poussé jusqu'à l'extrême : comme les individus, les sociétés ont souvent une tendance à thésauriser, et les agents du gouvernement ont dû, en certains cas, employer leur action pour que les revenus soient régulièrement dépensés. En France, la loi a nettement séparé les opérations des caisses de secours et celles des caisses de retraite; cependant, elle n'a pas, d'une manière absolue, interdit de les combiner. Le décret du a5 mars i852 qui régit aujourd'hui les caisses de secours mutuels, leur permet de promettre des pensions viagères à la seule condition de compter un nombre suffisant de membres honoraires. Il est regrettable, à beaucoup d'égards, que l'article du journal allemand ne donne aucun détail sur le placement des fonds des sociétés mutuelles; on sait qu'en France, l'excédant des encaisses, au delà de 3.ooo fr., est versé dans la caisse des dépôts et consignations. Les sociétés françaises sont aussi autorisées à faire dans les caisses d'épargne, des dépôts égaux à la totalité de ceux qui seraient permis à chaque sociétaire en particulier ; enfin, elles peuvent verser dans la caisse des retraites, au nom des membres, les fonds disponibles après la clôture de chaque exercice. Dans le royaume de Prusse, les chiffres que nous allons donner en terminant, font voir que les fonds des caisses de prévoyance attachées aux districts métallurgiques atteignentun chiffre très-considérable. Il eût été d'autant plus intéressant d'en connaître le mode de placement, et desavoir, si la loi n'a imposé aucun système à cet égard, de quelle manière les diverses sociétés régissent leurs intérêts financiers.