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LOIS,
DÉCRETS
ET
ARRÊTÉS
Mais aux causes générales s'est ajoutée une baisse considérable sur le coton, à la suite des importations d'Amérique. Cette baisse, dont la spéculation s'est emparée, a rendu difficile l'écoulement des marchandises fabriquées ; le stock est devenu d'autant plus considérable que les moyens de production sont de jour en jour plus perfectionnés. Dans cette situation, qui n'est pas particulière à la France, nos manufacturiers, malgré la difficulté de niveler le cours de leurs produits avec le prix incessamment variable de la matière première, se sont efforcés de maintenir le travail ; cependant les heures supplémentaires ont été perdues dans la Seine-Inférieure vers le milieu de l'année; puis, dans ce même département et dans quelques autres, tels que l'Eure, les Vosges, le Haut-Rhin, ont eu lieu des chômages partiels qui se résument, pour quelques-uns, dans la perte d'un jour ou deux par semaine, pour quelques autres, dans une réduction de la journée de travail. Les ouvriers, en nombre relativement très-faible, qui ont été congédiés, ont trouvé généralement à s'occuper, soit dans l'agriculture, soit dans d'autres industries. Le malaise de l'industrie cotonnière a donné lieu à des réclamations contre la faculté d'admission temporaire accordée aux tissus de coton qui sont destinés à être teints ou imprimés en France pour la réexportation. Ces réclamations ont éveillé la sollicitude du département de l'agriculture, du commerce et des travaux publics. Une instruction a été faite, et les chambres de commerce de Rouen et de Mulhouse ont été consultées. Au commencement de novembre, les besoins pressants de la consommation avaient amené une légère amélioration dans les conditions générales de l'industrie cotonnière, au moins en ce qui concerne la Seine-Inférieure; des commandes étaient arrivées à propos pour ranimer quelques ateliers. Le taux élevé des salaires dans ce département permettait d'ailleurs aux ouvriers de traverser la crise sans de trop dures privations. Pendant les neuf premiers mois, l'importation du coton en laine, exportation déduite, s'est élevée à 6Zj.o23.o52 kilogrammes; elle' avait été de 90 5u7.8o3 kilogrammes dans la même période de 1866, et de Zi5.Zio2.i56 kilogrammes pendant celle de i865. L'industrie de la laine n'a pas eu à supporter les grandes variations de prix qui ont affecté le coton. La laine d'Australie a continué de fournir son contingent, mais sans nuire à l'écoulement
SUR LES MINES.
des laines indigènes. De grands efforts ont été faits pour appeler l'attention sur la supériorité de nos draps et de nos tissus de laine, à l'occasion de l'exposition universelle. L'outillage, notamment le • tissage mécanique, a poursuivi son progrès; mais la tendance de quelques établissements à centraliser les différents modes de production semble avoir nui aux filatures à façon des Ardennes.
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La situation des affaires politiques et momentanément la grève des ouvriers tailleurs ont apporté de la gêne dans les transactions, isans aue, dans son ensemble, le .travail en ait été sensiblement I affecté. Une légère amélioration est d'ailleurs signalée sur quelques [points. A Eïbeuf, la vente des tissus d'hiver s'est opérée dans des conditions assez bonnes. On a pu même occuper un certain nombre d'ouvriers cotonniers. Le tissage mécanique prend de jour en jour plus d'accroissement dans la Marne. Enfin, à Aubusson, l'activité règne dans la filature et la fabrication des tapis et des droguets. L'industrie de la laine a maintenu avec avantage son exportation, qui, en ce qui concerne les draps, a présenté, pendant les trois premiers trimestres, un chiffre de 2.868.106 kilogrammes, alors que, pour la même période de l'année dernière, la quantité exportée était de 2.670.244 kilogrammes. Le prix élevé des lins, conséquence de mauvaises récoltes anté-
Irieures et de l'extension prise par l'industrie linière pendant la 'guerre d'Amérique, a créé une situation difficile aux fabricants, ■qui hésitent à faire des achats en présence de la dernière récolte, ■ passable en France et très-abondante en Russie. Les filatures du Nord ont principalement souffert de cet état de choses, et quel1 ques-unes d'entre elles ont même dû cesser de travailler. Le tissage du chanvre se maintient actif dans l'Isère. La baisse du coton et sa mise en œuvre plus active devaient né\ cessairement réagir sur la consommation des tissus de lin, qui, [-pendant la guerre de la Sécession, avaient successivement pris la
place des tissus de coton, dont le haut prix écartait les acheteurs.