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tection et l'appui que le service du contrôle des chemins de fa doit au public. Le régime du monopole confié soit à l'État, soit aux compagnies, s'il offre des avantages primordiaux, présente pour le public un inconvénient grave : les entreprises de transport monopolisées n'ont pas, des intérêts particuliers, le même souci que les entreprises privées, tenues en haleine par les exigences de la concurrence commerciale. De ce qu'une longue habitude a plié le public français à accepter, sans trop se plaindre, l'organisation actuelle du service des chemins de fer, avec ses méthodes peut-être insuffisamment souples, on aurait tort de conclure que ce même public ne trouve rien à reprendre dans le fonctionnement de ce service, créé en fait uniquement pour lui. On ne saurait, sans injustice, contester les améliorations réelles apportées à l'exploitation des chemins de fer, tant par l'initiative de mes prédécesseurs que par celle des différents réseaux ; mais il reste encore beaucoup à faire. Les efforts du service du contrôle ont été, jusqu'à ce jour, dirigés surtout vers la défense des intérêts financiers de l'État ; c'est, en effet, une partie, et une partie des plus importantes de vos attributions ; mais aujourd'hui il est permis d'envisager avec une plus grande liberté d'esprit la situation des compagnies, et le moment est certainement venu de poursuivre, avec méthode et sans s'écarter des règles d'une sage économie, la réalisation graduelle des mesures propres à donner au public les satisfactions qui lui sont dues, C'est là encore une des attributions du service du contrôle, et une de celles où ses efforts et sa clairvoyance devront à l'avenir s'appliquer plus énergiquement. Dès aujourd'hui, — et sans préjudice des indications que je pourrai vous donner dans la suite, — j'estime qu'il y a lieu de préparer les deux améliorations suivantes : 1° Le Parlement et la presse se sont souvent fait l'écho des protestations très vives du public contre l'organisation du service des trains de voyageurs sur les lignes secondaires des grands réseaux. On signale, à bon droit, la durée interminable des trajets résultant et de la faible vitesse de marche et de la durée des stationnements dans les gares; la vétusté, le peu de confort du matériel font également l'objet de nombreuses plaintes. La situation est certainement défectueuse et, sur ce point, tout le monde est d'accord. Le remplacement des machines et des voitures de voyageurs ne peut malheureusement se faire qu'à la
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angue; mais, dès aujourd'hui, il paraît possible, dans un grand ombre de cas, de diminuer la trop longue durée des trajets par es mesures appropriées, au nombre desquelles on peut déjà ndiquer la suppression des trains mixtes et leur remplacement ar des trains spéciaux de voyageurs et des trains spéciaux de arcbandises. Vous voudrez bien, Monsieur l'Inspecteur général, en prévision de l'examen des horaires du prochain service d'hiver, étudier, dès maintenant et avec le plus grand soin, cette très importante question ; vous devrez, -- en m'adressant le résultat de cet examen, — me signaler spécialement, dans un tableau comparatif des vitesses commerciales, les améliorations qui auront pu être réalisées en ce qui concerne la diminution de la durée des trajets. Vous vous appliquerez également à l'étude attentive de correspondances pratiques, tant sur le réseau même qu'aux soudures avec les réseaux voisins. 2° Dans une circulaire du 16 juillet 1894 (.*), un de mes prédécesseurs a prescrit qu'à chaque plainte inscrite sur le registre des réclamations déposé dans toutes les gares, mention serait faite, — en regard, — de l'analyse des résultats de l'instruction poursuivie par le service du contrôle. C'est là une excellente mesure; mais elle est, en réalité, à peu près ignorée du public; en fait, les plaignants attendent vainement une réponse qui ne vient pas, et ils accusent les compagnies et, avec elles, l'administration des travaux publics, d'incurie et d'inertie. 11 est absolument nécessaire que le public soit, à l'avenir, ellicacement informé. Ce résultat est facile à atteindre par l'affichage, dans toutes les gares et stations, d'un avis ainsi conçu :
AVIS AU PUBLIC
(*) Volume de 1894, p. 490.