Annales des Mines (1826, série 1, volume 13) [Image 121]

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ANALYSES

8. Sel de Saint-Ubes (Sétribal ) en Portugal.

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Le sel de SaintUbes est le meilleur que l'on connaisse pour la salaison de la morue ; on l'extrait de .l'eau de la mer dans des marais salans. Il est en gros grains brisés et très-blancs ; sa saveur est sensiblement amère sans être désagréable. Lorsqu'on le chauffe en vases clos, à une chaleur ménagée , il .s'en dégage de l'eau empyreumalique, dont l'odeur est due à quelques gouttes d'une 'substance huileuse qui passe avec elle à la distillation ; les dernières portions de l'eau entraînent aussi une petite quantité d'acide mu'ria tique.

J'ai reçu du sel de Sait-Ubes par deux voies différentes. Les deux échantillons n'avaient pas la même composition; ils m'ont donné à l'analyse :

Le s'. Ivre riate de soude.... 0,75oo 0,8840 Suif. de magnésie.... o,o690 0)0440 0,0760. o32o Eau de cristallisation. 0,o5iol011200. Sulfate de soude. . 0,0437 Le 1".

Eau de cristallisation. 0,0537) 0'0974' o,oi oo 0,0100 Sulfate de chaux .

Humidité et huile... 0,0226 1,0000

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DE SUBSTANCES IMITNÉRALM. J, 0;

o,o3oo 1,0000.

Le second échantillon m'a été transmis par les négocians de Dunkerque qui en font un trèsgrand usage. Dans l'un et dans l'autre, le sulfate

de chaux se trouve mêlé mécaniquement en grains cristallins très-blancs qu'on peut recueil-

lir eh traitant le sel par l'eau sans le broyer. On ne fabrique pas en France de sel qui soit comparable à celui de Saint-Ubes pour la composition ; cependant rien ne serait plus facile. En effet , on sait que l'eau de la nier renferme :

çà'

',,i

j t

Muriate de soude.. . 0,02470 Sulfate de magnésie.. o,0036S 0,00122 Sulfate de chaux Muriate de magnésie. 0,00620

o; o3580.

Or,si après en avoir séparé environ la moitié du muriate de soude qu'elle contient, par l'évaporation à l'air libre dans les marais salans pendant la belle saison, on la conservait pendant l'hiver, dans des bassins particuliers, mis 4 l'abri de la pluie , il s'y formerait un dépôt cristallin qui contiendrait du sulfate de soude et du sulfate de magnésie, et dans lequel il y aurait d'autant plus

du premier sel, que la température serait descendue plus bas. Dans les circonstances convenables, ce dépôt pourrait être identique avec le premier échantillon du sel de Saint-Ubes; il est certain au moins qu'il n'y aurait aucune difficulté à disposer les choses de manière à ce qu'il n'en différât pas beaucoup.

Le second échantillon serait encore plus fa-

cile à imiter. Dans les climats chauds , il suffirait de faire évaporer à-peu-près complétement l'eau

de la mer à l'air libre, et c'est probablement ce que l'on fait ordinairement en Portugal : il est possible qu'a Saint-Ubes les bassins soient, creusés dans du gypse blanc, et que les morceaux de sulfate de chaux que contient le sel viennent de là. Dans les pays humides, comme sur les côtes occidentales de la France, il faudrait concentrer l'eau dans les marais jusqu'à commencement de

cristallisation et la faire évaporer ensuite dans des chaudières par le procédé des salines de l'Est : outre le sulfate de magnésie, le sel obtenu par ce moyen contiendrait du muriate de magnésie; mais il est probable qu'on séparerait Torne X111, 5e livr.

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