Annales des Mines (1829, série 2, volume 6) [Image 197]

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FABRICATION

DE L'ACIER DE FORGE.

de manganèse contenus ; mais si l'on continuait de s'en servir pour toute la loupe, l'opération se trouverait à la vérité abrégée, mais l'acier obtenu serait mou et mêlé de fer. Les résultats des analyses de M. Karsten , qui l'ont conduit à considérer la fonte lamelleuse (spiegeleisen) comme celle qui renferme le plus de carbone, expliquent la manière dont on procède à la fabrication de l'acier avec cette fonte, et particulièrement le retard qu'éprouve son affi-

formation de l'acier, et entre la première et la quatrième charge, au moment où elles prennent nature. Une portion de la seconde, qui, après refroidissement , montra une cassure blanche et caverneuse, et qui était encore éloignée de la nature de l'acier, contenant encore plus de charbon qu'il n'en avait été séparé, offrit seulement

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nage.

L'expérience se réunit à la théorie, et fait voir que de la fonte blanche compacte ( provenant des mêmes minérais qui donnent la fonte lame!leuse ) déjà assez impure pour se briser au moment du refroidissement, prend cependant nature, par l'affinage dans le foyer, moins promptement que la fonte dite zzebeneisen, produite par des minerais pauvres en manganèse ; cependant, la première contient nécessairement moins de charbon que l'autre : il faut donc attribuer cette différence, dans la manière de se comporter, au manganèse combiné avec le fer dans cette première fonte (i) , et qui retarde singulièrement l'affinage.

Pour obtenir des données plus certaines à cet égard, j'ai recherché le manganèse dans des portions de métal prises dans le creuset pendant la (1) On peut admettre qu'elle renferme 4 pour 'oc) de, charbon et 3,74 de manganèse lorsqu'elle tient le milieu entre la fonte lamelleuse et celle caverneuse ( luck%e ). La fonte dite nebeneisen , intermédiaire entre celle pure et impure, ayant des taches grises, renferme plus de carbone que les précédentes, et seulement 1,87 de manganèse.

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pour too de manganèse ; à la quatrième charge, on en trouva pour ioo, et l'acier achevé n'en contenait qu'une trace. Comme on ne peut. admettre plus d'un centième de charbon dans l'acier de forge ( rohstahl), et que le manganèse est

déjà séparé lorsque le charbon est loin d'être réduit à cette quantité, il est à croire qu'il est scorifié par le vent de la tuyère pendant que le métal est encore liquide; de sorte que l'oxigène agit de préférence sur lui que sur le charbon :

de là vient que la séparation du charbon, sa combustion , est d'autant plus difficile et plus longue à opérer que la fonte contient plus de manganèse : celle-ci doit donc demeurer plus long-temps fluide dans le creuset lorsqu'elle est de l'espèce blanche lamelleuse, que lorsqu'il s'aÛit de la fonte peu manganésifère, dite nebezzeisen,

qui renferme plus de charbon que la précédente. Quand l'affinage a commencé , et que le manganèse est réduit à pour Io° , la décarburation de

la fonte va plus vite , et l'on reconnaît bientôt l'utilité d'une nouvelle charge de fonte pour redissoudre la masse déjà affinée.

Le retard que l'on fait éprouver à l'opération, en fondant successivement diverses charges , n'a pas seulement pour but de produire une lente et uniforme décarburation, au moyen du vent de la