Annales des Mines (1819, série 1, volume 4) [Image 93]

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caisse destinée à les recevoir; j'ai dû ensuite donner un coup de feu plus vif, en multipliant les charges , aussitôt que la distillation s'est annoncée par le liquide qui a remplacé l'eau vaporisée et les autres gaz : à cette époque j'ai fait usage d'une autre tourbe plus compacte, dont chaque charge est devenued'autant plus forte que leur nombre devait être le moindre possible, afin que l'ouverture de la porte n'apportât aucun ralentissement dans l'activité du feu, qu'on a entrenu au même degré jusqu'à ce que les produits gazeux ou liquides aient commencé à de-

venir moins abondans.

J'ai dû alors cesser toute nouvelle charge, et après avoir laissé se consumer tout le combustible que supportait la grille, j'ai fait boucher hermétiquement l'ouverture, du cendrier pour concentrer la chaleur qui contribue encore pendant quelque temps à entretenir la distillation, ainsi que l'émission des vapeurs, qui ne sont autre chose que du gaz hydrogène carboné ; celui-ci commence à se manifester vers le milieu de l'opération, en remplaçant le gaz acide carbonique qui se produit presque dès l'origine ; mais c'est sur-tout aux deux tiers du travail que le gaz hydrogène est plus abondant : sa combustion donne alors une flamme blanche et d'un vif éclat. A l'égard du produit liquide, il ne consiste d'abord que dans une eau styptiquée, mais bientôt sa couleur devient plus foncée, et à mesure que la distillation s'avance , la liqueur s'épaissit et l'on ne tarde pas à obtenir 'une matière gou-

dronneuse qui surnage presque toujours a la surface ; on sent bien que, pour recueillir ces

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divers produits, j'ai dû chercher à diminuer la température du milieu servant de passage aux vapeurs jusqu'au lieu de leur condensation; c'est pour atteindre ce but qu'il m'a fallu renonveler fréquemment l'eau de la première. caisse, et arroser sans cesse le dernier tuyau qui restait exposé au contact de l'air jusqu'à sa jointure -avec le récipient. J'ai dû aussi ne décharger le fourneau qu'après un refroidissement complet du charbon, afin d'éviter que celui-ci ne s'enflammât, ainsi arrive, principalement lorsque l'air est humide; autrement ; il conviendrait de le recevoir dans un étouffoir de grandeur convenable, en ayant soin encore de le bien fermer pour l'abriter

du contact de l'air.

C'est ainsi que j'ai procédé dans mon appareil en petit, en employant successivement diverses qualités de tourbe provenant des exploitations les plus voisines des communes de Reims ou de Muizon. Le tableau qui suit présente le résultat de ces expériences, en indiquant la nature et la qualité des produits comme aussi la durée

obtenus' de chaque opération, et la dépense qui en est résultée.