Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
678 FADRICATION et il y a autant de différence entre une paire de cylindres de fonte de fer durs et une paire de cylindres doux , quoiqu'ils puissent provenir d'une-nié-me fusion, y en a entre l'acier et le fer. Les ouvriers m'ont appris que cette différence dans- la dureté des cylindres est entière-
ment 'due à la manière de les couler; les cylindres doux sont coulés dans du sable, pendant que les cylindres durs sont formés en versant le métal dans une boite, épaisse de fonte de fer. Le métal, en venant en contact avec la boîte qui est froide, est refroidi assez brusquement pour 'que toute la Surface du cylindre devienne très-dure. La différence dans la dureté de ces deux espèces de cylindres est si grande; que lorsqu'on les. place sur le tour pont' les égaliser, les tournures de- l'un ont un huitième de pouce d'épais seur, tandis que celles qui proviennent de l'autre'
ne sont pas plus épaisses que de très-fines aiguilles. La dureté de la fonte de fer variant ainsi
suivant la 'nature du moule dans lequel on la coule, est une circonstance qui me paraît Mériter
une grande attention dans la fabrication d'une foule d'autres ustensiles dans les arts. Ces cylindres sont employés sans chaleur ; mais ils sont fixés très-solidement l'un sur l'autre,
laissant seulement entre eux l'espace ,nécessaire pour faire passer les feuilles, afin qu'on puisse' leur donner le plus grand degré de pression qu'il soit permis d'atteindre. Cette dernière opération se nomme laminage froid. Lorsque les feuilles de fer ont subi cette opération, on les met une à une dans des auges remplies d'une préparation liquide appelée lessive. C'est purement de l'eau dans laquelle on a fait
DU FER-rLANC.
639
tremper dit son pendant neuf ou dix jours, jusqu'à ce qu'il: ait acquis une acidité L'objet, ert mettant les feuilles une à suffisante. une dans les auges, est qu'elles soient en contact de toutes parts avec la lessive : on les y laisse sur leurs bords l'espace de dix ou douze heures; mais pendant ce temps on les retourne ou on les renverse une fois. Au sortir de la lessive; on plonge les feuilles dans un mélange d'acide sulfurique et d'eau, dans des proPortions qui varient suivant le jugement des ouvriers. Le bassin dans lequel eette'opération s'exécute est en lames épaisses de plomb, et son intérieur est divisé par des cloisons qui sont également en plomb chaque division peut- çontenir environ une caisse de feuilles. 'A près avoir mis le mélange d'eau et d'acide sulfurique dans les divers compartimens du bassin, on y agite les feuilles pendant environ une heure, ou jusqu'à ce qu'elles soient devenues très-brillantes; et qu'elles n'aient plus aucune .des taches noires qu'on remarque à leur. surface avant leur immersion dans l'eau acidulée. Cette opération exige cependant quelque habileté; car si les feuilles restent trop long-temps dans l'acide, elles se ternissent ou. deviennent vésicule/es, comme le disent les ouvriers mais la pratique fait bientôt connaftre à un opérateur 'soigneux l'époque à laquelle il doit les retirer. Néanmoins cette partie de la fabrication du ferblanc est une des plus embarrassantes, en ce que peu 'de personnes aiment à s'y livrer, quoiqu'un 'bon ouvrier dans ce genre soit très-estimé de ceux qui l'emploient, et en obtienne un salaire