Annales des Mines (1828, série 2, volume 4) [Image 167]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

52 2

DE RANCIIl."

MINES DE FER

métallifère ne peut pas être appelé couche, puisest brusquement terminé dans le sens de sa longueur. Malgré le parallélisme du massif principal et des couches du terrain , les géodes et les

cristallisations, la régularité presque continue des salbandes au mur, les ramifications qui coupent les couches environnantes, porteraient à le considérer comme analogue aux filons ; néanmoins , les passages presque continuels de la roche au minerai ou réciproquement, les entrelacemens fréquens de ces deux substances, les veines calcaires parallèles aux couches, enfin le minérai qui se trouve en rognons dans la roche des parois, toutes ces circonstances nie paraissent devoir l'emporter, et faire définir le gîte de Rancié : un amas parallèle aux couches et contemporain aux roches. La formation des salbandes me paraît postérieure à celle du terrain et du minerai. On peut

la concevoir par un retrait qui aurait séparé le minerai de la roche, principalement vers le mur

et dans les points où il n'y avait pas mélange intime; les eaux de filtration, corrodant le minerai et le calcaire siliceux, auraient, par le mélange de particules de ces deux substances, produit cette argile, qui a rempli tous les vides laissés par le retrait, et qui a même pénétré souvent dans les fentes de la roche et dans les cavités de la masse métallifère. On concevrait bien par là les parois ondulées et lisses qui sont si fréquentes. Quant aux blocs calcaires arrondis, qui sont souvent empâtés dans l'argile , ils auraient été corrodés sur place, ou bien se seraient détachés par suite de l'action des eaux : ces deux effets ont pu avoir lieu simultanément. Tous les acciclens de ce genre

523

seraient bien plus marqués aux terminaisons de l'amas, où le retrait aurait été plus considérable. Au reste, je ne présente cette explication qu'avec les doutes qui doivent accompagner tout ce qui n'est pas le résultat d'observations incontestables. Mon but était d'exposer les circonstances qui accompagnent un gîte métallifère très remarquable et très intéressant pour les géologues. Quand bien même les conclusions que je tire des faits exposés seraient erronées , les détails

où je suis entré suffiront peut-être pour con. (luire à des conséquences plus exactes.

Ili.

NATURE ET DISPOSITION DES MINÉRAIS.

§ 6. Ainsi que j'ai déjà eu occasion de le dire, l'amas de Rancié consiste principalement en fer hydraté et enfer spathique décomposé; mais il renferme en outre plusieurs autres substances qu'il est intéressant de faire connaître. Je vais donc indiquer succinctement les espèces minérales que l'on y a rencontrées, en notant en même temps leur manière d'être dans le gîte. x. Fer oxidé. Lamellaire ( fer micacé): il se trouve en paillettes peu adhérentes, le plus souvent très friables ; il forme des filets dans tous les sens au milieu de l'amas, et constitue aussi quelques rognons dans la masse et dans la roche des parois. Cette substance est très fréquente, quoiqu'elle existe en- petite quantité. 2°. Fibreux (hématite rouge): il se trouve en couches minces mamelonnées, dans quelques cavités du fer hydraté : cette sous-espèce est peu fréquente, sans étre rare. 3°. Grenu ( mine à grains d'acier): il se trouve souvent stratifié, en couches peu