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SUR L EVENEMENT
sur le point d'arriver à la fendue, lorsqu'ils fu-rent atteints et engloutis par les eaux. Le commis et un ouvrier, qui se trouvaient au fond du puits percé dans le. rejet, furent surpris par le torrent et dûrent périr presque instantanément.
Quant aux douze ouvriers qui étaient dans la couche supérieure, ils ne purent s'enfuir n'ayant pour issue qu'une seule galerie située au bas de la couche et dans laquelle les eaux s'engouffrèrent. Qu'on juge en effet de la violence avec laquelle elles s'échappèrent. Le puisard, qui se trouvait heureusement à sec et qui leur offrait une capacité de i 8o mètres cubes, fut rempli avec une vitesse telle que deux des ouvriers qui s'enfuirent à travers des galeries supérieures à l'orifice de ce puisard n'eurent pas le temps d'arriver à la fendue. En quelques minutes, presque tous les travaux furent envahis par les eaux ; mais elles n'atteignirent leur niveau le plus élevé qu'au bout d'environ trois quarts (l'heure. Ce niveau était à ir mètres au dessus du sol de la recette intérieure. Le machiniste avait entendu le bruit des eaux quand elles se précipitèrent dans le puisard. 11
s'empressa de remplacer les petites bennes .à charbon par les grandes bennes à eau, et fit fonctionner la machine à vapeur avec la plus grande activité. Le gouverneur et les autres ouvriers parvenus au jour prévinrent aussitôt MM. Bobinot père et fils de cet affreux événement. Ceux-ci descendirent par la fendue jusqu'au niveau des eaux ; mais ils n'entendirent d'autre bruit que celui de
DU BOIS-MONZIL.
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l'air qui cherchait à se faire jour à travers les galeries, et ne virent aucun moyen de pénétrer dans l'intérieur des travaux. M. Bobinot fils vint alors auprès de nous pour nous informer de ce qui se passait, et nous courûmes sur-le-champ à la mine avec lui et M. follet, ancien élève de l'École des mineurs, chargés depuis quelque temps de lever les plans de cette exploitation. Prévenus à dix heures un quart, nous étions au Bois-Monzil avant onze heures.
En arrivant, nous descendîmes au bas de la
fendue, et d'après le niveau des eaux et les renseignemens que nous nous procurâmes, nous ne
vîmes aucun moyen de pénétrer dans l'inté-
rieur des travaux, soit par les galeries de la mine de M. Bobinot, soit par d'anciens travaux voisins. Dès lors, nous songeâmes avant tout à hâter l'épuisement. Déjà, comme nous l'avons dit , la machine à vapeur, de la force de dix-huit che-
vaux, élevait 6o bennes à l'heure, ce qui don-
nait un volume d'eau de plus de 3oo hectolitres. Un calcul rapide de l'effet produit nous prouva
qu'il n'était guère que les deux cinquièmes de l'effet dynamique dont la machine était susceptible d'après le diamètre de son cylindre. Ne pou-
vant augmenter le volume des bennes, nous
voulûmes faire augmenter leur vitesse; mais le machiniste nous ayant fait observer que nous risquerions ainsi de désorganiser certaines parties du tiroir de la machine et d'en interrompre le service, nous préférâmes lui faire continuer son travail de la même manière, en y mettant le plus possible d'activité. Nous envoyâmes chercher dans les mines voisines des bennes et des cordes de rechange, afin que le service ne fût