Annales des Mines (1830, série 2, volume 8) [Image 114]

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SUR L'ÉVÉNEMENT

DU BOIS MONZIL.

mineurs pour former la chaîne, qui remplit bien son objet. Depuis ce moment, M. le sous-préfet de Saint-Étienne M. le maire et M. le comman-

la garde nationale et la population _des environs, qui étaient campées auprès de l'entrée de la fen-

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dant 'de la garde nationale organisèrent les moyens d'assurer le service de la chaîne, et de nous fournir périodiquement pour la police de la mine les hommes dont nous avions besoin.

Des piquets de garde nationale à cheval furent mis à notre disposition pour transmettre avec la plus grande célérité les demandes auxquelles les circonstances pouvaient donner lieu. En outre, par les soins des mêmes administrateurs , un bureau permanent fut établi à lamairie pour recevoir ces demandes, et des subsistances furent portées au Bois-Monzil pour soutenir les travailleurs. Ces fonctionnaires, au milieu desquels on vit bientôt M. le préfet de la Loire, se rendirent eux-mêmes à la mine pour assurer le bon ordre et assister à nos opérations. Dans la même soirée du jeudi, nous priâmes

M. le procurer du Roi, qui se trouvait dans la mine, de faire demander aux concessionnaires des environs les ouvriers de leurs exploitations mais les hommes chargés de porter ces demandes

rencontrèrent en route ces ouvriers, qui, à la première nouvelle de l'accident, se rendaient au Bois-Monzil, avec leurs directeurs, pour travailler successivement à la délivrance de leurs camarades. Ils furent employés à tour de rôle au service des pompes à bras, au percement de la galerie et au sondage. Vers la fin de cette nuit du jeudi au vendredi, les pompes à cheval, dont. toutes les parties n'avaient pu être parfaitement coordonnées ensemble, éprouvèrent quelque dérangement. Aussitôt,

due, impatientes de contribuer à la délivrance. des malheureux mineurs , se précipitèrent dans la mine et formèrent une double chaîne d'environ deux cents hommes, qui occupa toute la ligne comprise depuis le haut de la fendue jusqu'à la première pompe à bras; en outre, comme les eaux, en s'abaissant,laissaient à sec la dernière pompe, il fut formé en cet endroit une seconde chaîne plus petite, qui s'étendait au fur et à mesure que les eaux se retiraient. Ces chaînes étaient renouvelées au bout de trois heures de travail. La grande chaîne établie dans la fendue était

loin de produire autant d'effet que de bonnes pompes à cheval. Cependant , en ralentissant un peu le jeu des pompes à bras, la chaîne marel de pair avec elles, et cela nous laissait le temps, au moyen des nouveaux agrès qui nous arrivaient, de monter convenablement nos trois pompes à cheval et de placer en outre trois autres pompes à bras entre celles déjà existantes et le niveau d'eau. Samedi matin , ces six pompes se trouvèrent prêtes et nous fîmes alors cesser le service des chaînes ; ce rut précisément en ce moment que des filtrations d'eau survenues dans le percement

de la galerie nous inspirèrent quelques inquiétudes et nous firent bâter la sortie de la chaîne pour laisser le moins de monde possible dans l'intérieur de la mine. Depuis cette époque, l'épuisement a continué avec une régularité parfaite, au moyen de six pompes à bras et de trois pompes à cheval , échelonnées depuis le niveau des eaux jusqu'à la pe-

tite galerie d'écoulement que l'onétait parvenu 15.