Annales des Mines (1830, série 2, volume 8) [Image 116]

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SUR 1.,'1V1lNEMENT

DU 1301S-MONZIL.

dimanche, C'est à dire après quatorze heures d'un travail opiniâtre, on n'avait avancé que de

les ouvriers captifs se mirent à frapper indiqua clairement qu'ils se trouvaient à environ 45 degrés à droite de cet axe. Ce premier sondage fut donc interrompu, et on se mit aussitôt à en faire uneautre dans cette nouvelle direction. Effectivement, quand ce nouveau sondage fut commencé, on n'entendit plus les coups repétés des ouvriers, et on en conclut ( ce qui était vrai) qu'ils nous jugeaient dans la véritable direction. Après avoir foré une longueur de 5.11,5o , la sonde pénétra dans la galerie qui les renfermait et fut saisie par Féréol , l'un d'entre eux, dont on entendit aussitôt la voix. C'est à cinq heures

encore , vers la fin de cette journée, il se présenta un obstacle à l'avancement du travail. L'air, déjà rare dans cette galerie montante, de-. vint alors tellement impur que les lampes s'éteignaient. Nous nous décidâmes aussitôt à l'établissement d'un ventilateur :nous fîmes apporter un soufflet de forge , auquel nous adaptâmes des tuyaux de fer-banc , que nous envoyâmes chercher en tonte hâte à Saint-Étienne. En une heure et demie de temps , toutes les parties de ce ventilateur furent apportées et ajustées ensemble et depuis ce moment le haut de la galerie a toujours été bien aéré. Cependant, la lenteur avec laquelle l'avance-

ment de la galerie avait lieu nous inspira des inquiétudes sur le moment trop reculé peut-être où nous arriverions aux malheureux dont nous entendions toujours le bruit. Nous nous concertâmes encore avec MM. les professeurs de l'École des mineurs et MM. les directeurs des mines qui surveillaient les travaux, et nous décidâmes unanimement qu'il était préférable de suspendre l'avancement de la galerie, pour exécuter des coups de sonde dans la couche suivant plusieurs directions. Notre but. était de communiquer plus promptement avec les ouvriers et de leur donner des secours, qui nous permissent de continuer, sans danger pour leur vie ,.le percement de la galerie destinée à les délivrer. Un premier coup de sonde fut donné dans le prolongement même de l'axe de la galerie , et atteignit une longueur de 2"),70 ; mais alors la direction que prirent les coups de masses que

du matin du lundi que nous éprouvâmes le bonheur de communiquer avec eux et d'appren-

dre de leurs bouches qu'ils étaient au nombre de huit , tous assez bien portails. MM. les médecins de Saint-Étienne, qui avaient

été organisés en service permanent, descendirent aussitôt dans l'intérieur de la mine et transmirent aux pauvres captifs, à travers le trou de sonde , des tubes de fer-blanc pleins d'un bouillon léger, et de l'eau de Cologne qu'ils se partagèrent.

Après qu'on leur eut fait prendre ainsi

quantité de nourriture qui convenait à des esto-

macs débilités par un jeûne de cinq jours, on continua activement la galerie , en suivant le trou

.de sonde. Vers quatre heures du soir, les huit ouvriers parurent presque tous assoupis ; leurs voix étaient plus faibles et nous eûmes la crainte que quelques uns d'entre eux n'éprouvassent un commencement d'asphyxie; mais nous fûmes portés à penser que cet assoupissement était plutôt

l'effet d'une première digestion. D'ailleurs, il