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FORME CRISTALLINE
DE L'ACIDE SULFURIQUE; Par N. LEVALLOIS , Ingénieur des Mines.
M. Dumas, dans son Traité de chimie appli-
qué aux arts (tome I". , pag. 178), s'exprime
ainsi ; « Tandis que l'acide sulfurique ordinaire (à 66 degrés) ne se solidifie qu'a !O OU 12 degrés au-dessous de o° c.; tandis que l'eau ne se gèle
qu'à o'; cet acide, légèrement étendu d'eau, cristallise en prismes très-purs, fort transparens, et quelquefois d'un grand volume, à la
température de 4 ou 5° au-dessus de o. » Mais il ne précise pas autrement la forme de ces pris-
mes, et je ne sache pas qu'aucun autre auteur l'ait fait connaître jusqu'à ce jour. Cette lacune dans l'histoire d'un corps aussi important s'explique assez du reste, et par la fugacité de son état solide , et par la difficulté de le manier et
de le soumettre à des instrumens. Dans le courant du mois de février 1832, dans des jours où la température de neuf heures du
matin était de 3° à 6° c., le phénomène de la
solidification de l'acide sulfurique s'est présenté plusieurs fois à la saline de Dieuze, dans différentes parties d'acide, mais provenant toutes du même fabricant. Des bonbonnes de la conte-
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nance de 100 kilogrammes étaient congelées à ce point, qu'il ne restait plus que la moitié ou même le tiers du liquide. Les cristaux étaient ou petits (de I 4 2 centimètres cubes), affectant des formes variées, et alors bien terminés et attachés çà et là aux parois latérales; ou bien ils étaient beaucoup plus gros, niais dans ce cas offrant tous la même forme , celle d'un prisme terminé par une pyramide à 4 faces, dont une extrémité seule
était libre, l'autre se trouvant engagée dans une niasse qui occupait quelquefois tout le fond du vase. Dans une bonbonne qui m'a spécialement occupé, il y avait un groupe de ces gros prismes, du volume de i décimètre cube environ, sus-
pendu à la paroi supérieure près du goulot,
comme il arrive à falun au couvercle de ses cristallisoirs. C'est sur un de ceux-là que j'ai fait les
observations qui font l'objet de cette note. Le cristal , ou plutôt la portion de cristal , avait millimètres de hauteur sur 8o et 57 dans le sens horizontal. Il pesait 800 grammes, et marquait 62° =, (Baumé).
J'ose à peine donner le dom de goniomètres aux fausses équerres en bois ou en plomb qu'il a
fallu improviser à la hâte, et je suis loin aussi de garantir les angles qu'elles m'ont donnés. Mais ce qu'il importe de connaître pour arriver à la détermination d'une forme, ce n'est pas tant la valeur absolue des angles, que les rapports d'égalité ou d'inégalité qui existent entr eux. Or, pour ce dernier objet, quelque peu exact que soit l'instrument, pourvu que les mesures soient prises par le même observateur, il y a beaucoup à parier que les angles qu'elles accusent comme égaux le sont réellement aussi.