Annales des Mines (1832, série 3, volume 1) [Image 152]

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REUNION DU PYROXÈNE

ET DE L'AMPHIBOLE.

La structure du pyroxène blanc ne change donc pas par la fusion, soit dans un creuset brasqué, soit

forme a aussi été trouvée par Mitscherlich dans

dans un creuset de platine, tandis que l'amphibole blanc se change en pyroxène ; et ce fait vient déposer en faveur de l'opinion que l'amphibole et le pyroxène appartiennent à la même espèce. Considéré isolément, il ne prouve rigoureusement rien, puisqu'il est possible que, par la fusion, il se soit formé, outre le pyroxène une combinaison particulière. Mais, en y ajoutant

les observations que nous avions déjà mentionnées, il confirme entièrement la proposition énoncée. Pour compléter ces recherches, il se-

rait important d'essayer si on ne pourrait pas obtenir de l'amphibole, soit en fondant un mélange de silice de chaux et de magnésie dans les proportions de la formule Ca Si' Mg Si',

soit en fondant du pyroxène, et en laissant, dans les deux cas, refroidir très-lentement. La manière dont se présentent communément dans la nature l'amphibole et le pyroxène établit d'ailleurs que celui-ci se forme lorsque le refroidissement est brusque, et celui-là lorsqu'il est lent. C'est dans les siénites , les trachytes et les laves, que l'amphibole se rencontre en plus grande abondance; il y est associé au quartz, au feldspath, à l'albite, au rhyakolite (feldspath vitreux), etc. substances qui paraissent toutes exiger un refroidissement lent, puisqu'on ne peut, non plus ,que l'amphibole, les obtenir cristallisées en fondant leurs élémens. Le pyroxène se trouve dans les basaltes et dans les laves; il y est accompagné de péridot olivine que l'on peut, aussi bien que le pyroxène, fabriquer de toutes pièces, et dont la

des scories cristallisées. Lorsque les laves contiennent du feldspath, on y rencontre aussi de l'amphibole , mais pas de pyroxène, et si elles contiennent du pyroxène on n'y trouve pas de feldspath. Les minéraux avec lesquels l'amphibole se présente le plus souvent, sont : soit des tri-si-

licates, combinaisons saturées de silice, soit de la silice pure; tandis que le péridot, avec lequel le pyroxène se rencontre le plus souvent, est un silicate simple de chaux, combinaison où la base domine ; cette circonstance peut avoir contribué à ce que l'amphibole renferme toujours un peu plus de silice que le pyroxène. Lorsque l'amphibole et le pyroxène existent à la fois dans une roche, la cristallisation plus récente de l'un d'eux paraît aussi avoir donné lieu à une différence de composition chimique. De petits fragmens de l'amphibole, à forme de pyroxène, que l'on trouve dans les cristaux de 1VIostowaja et de Cavellinski , sont assez fusibles

au chalumeau, tandis que le pyroxène de Czarewo-Nicolajewski ne se fond que beaucoup plus difficilement. La partie extérieure des cristaux de Muldakajewsk, se comporte au chalumeau comme les cristaux de Mostowaja , et les noyaux comme les cristaux de Czarewo-Nicolajewski. L'infusibilité de la matière des cristaux de Czarewo-Nico-

lajewski a contribué à ce que la cristallisation

eût lieu plus tôt que si ces cristaux eussent eu une

composition qui les rendît plus fusibles, et les grunsteins se sont refroidis trop vite pour que la matière des cristaux qui y était engagée eût le

temps d'affecter la forme de l'amphibole, elle n'a

pu prendre que celle du pyroxène. De même,