Annales des Mines (1832, série 3, volume 3) [Image 110]

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ANALYSE

DES FONTES ET ACIERS.

que cette perte est souvent très-considérable. Ainsi, en analysant par le moyen de l'iode une

pense, qui provient de la décomposition du

fonte de l'Aveyron qui contenait o ,o45 de silicium

et o,o3o de carbone, je n'ai obtenu que o,o15 de cette dernière substance. Quant au silicium, il ne s'en trouveque le tiers environ, à l'état de silice, dans le résidu ; le reste est en dissolution clans la liqueur, et pour en avoir la proportion exacte il faut évaporer celle-ci à sec , et reprendre le résidu par l'eau aiguisée d'acide muriatique. c 1°. L'hydrochlorate d'ammoniaque attaque Hydrochlorate d'ammoniaque.le fer par voie sèche avec dégagement d'ammoniaqüe et de gaz hydrogène; et il se forme du pro-

to-chlorure de fer : l'action a lieu à la chaleur sombre. Si l'on ménage convenablement la température, le sel ammoniac en excès se sublime, et le proto-chlorure reste, avec la portion de fer non attaquée, sous forme d'une masse lamelleuse, transparente, et d'un jaune de miel; mais si l'on chauffe à la chaleur blanche, tout le chlorure se volatise, et le résidu est du fer pur. La proportion de fer attaquée est d'autant plus grande que celui-ci est plus divisé, mais elle s'élève rarement à moitié, même lorsque la limaille est très-fine, et que l'on emploie deux parties ou plus de sel ammoniac. La fonte et l'acier sont aussi facilement attaqués par ce sel que le fer doux, et l'on peut, à J'aide de ce réactif, en séparer le silicium et le carbone. Dans l'opération, le silicium se combine avec le chlore comme le fer, mais son chlorure étant très-volatil, ce chlorure se dégage aussitôt qu'il s'est

formé, et passe dans la partie du récipient la plus éloignée de la cornue avec les premières vapeurs du sel ammoniac ; en sorte que si ce récipient est humecté, il se tapisse de silice p-,élati-

chlorure. Quant au carbone, il reste adhérent à la surface de tous les grains de fonte ou d'acier qui n'ont pas été complètement dissous par fhydrochlorate.

On voit d'après ce que nous venons de dire,

qu'il serait possible de faire l'analyse des fontes et des aciers d'une manière exacte, au moyen du sel ammoniac : néanmoins , il ne paraît pas que ce procédé puisse devenir d'un usage habituel, parce

qu'il. demande trop de temps et qu'il exige que l'on prenne des précautions trop minutieuses. Effectivement il est nécessaire de réitérer le trai-

tement par le sel ammoniac un grand nombre de fois pour volatiliser tout le fer, et comme il est absolument indispensable d'éviter tout contact

d'air pour qu'il ne se brûle pas de charbon, on est obligé de se servir de cornues de porcelaine ou de doubles creusets bien couverts, ce qui occasionne quelques embarras. Quand on emploie

les cornues on en consomme un grand nombre, puisqu'il faut les casser pour en extraire la matière, et d'ailleurs les transvasemens fréquens de celle-ci donnent toujours lieu à quelque perte. Quand on se ,Sert de creusets, il faut que celui dans lequel on place la substance ferrugineuse soit en porcelaine, parce qu'à la chaleur blanche la fonte attaquerait le platine et pourrait même y adhérer, en s'y combinant aux points de contact or, il, est extrêmement difficile .d'éviter la fêlure des creusets de porcelaine, et d'empêcher qu'il ne pénètre un peu d'air dans leur intérieur, par la jointure des couvercles, pendant le refroidissement: A chaque.traitement par le sel ammoniac, il se perd donc une certaine quantité de