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DES CRATÈRES
sortie des entrailles de la terre encore plus fluide que les laves, et refroidie tranquillement comme un étang qui se congèle. L'association du Mont-. Dore et du Cantal aux terrains volcaniques repose donc sur d'autres idées que la simple comparaison des formes extérieures ; elle a été motivée par une réunion d'observations, desquelles il résulte
que les roches qui composent ces montagnes, ont été produites par des phénomènes ignés, et qu'elles sont arrivées au jour à une époque peu ancienne. Sous ce rapport, les roches dont il s'agit établissent une chaîne continue entre les terrains volcaniques modernes épanchés le plus souvent sous forme de simples coulées, et les roches dites ,ttrappéennes ou plutoniques, injectées à diverses époques dans les parties extérieures de l'écorce terrestre, et soulevées plus tard en masses diversement tourmentées et dentelées.
La différence qui existe entre ces trois sortes
de masses volcaniques, que ion désigne en général
sous le nom de Volcans à cratères, de Basaltes et de Trachytes , consiste bien plus dans la nature des phénomènes qui ont marqué leur apparition
au jour que dans leur âge relatif et dans la nature des roches qui entrent dans leur composition. Il est bien vrai que dans l'Auvergne proprement dite, les trachytes sont plus anciens que les basaltes et que ceux-ci paraissent s'être répandus à la surface du sol à une époque antérieure aux éruptions volcaniques proprement dites; mais déjà dans le Vivarais cet ordre n'est plus aussi certain , et dans les îles Canaries il paraît
que les trachytes et les basaltes ont paru à des époques successives et réitérées. A Santorin des masses solides de trachyte s'élèvent encore sous nos
DE SOULÈVEMENT.
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yeux. Quant à la -nature des roches, leur groupement est généralement en rapport avec la triple division que nousvenons de signaler.Cependant les terrains basaltiques présentent fréquemment des laves scoriacées et poreuses, analogues du moins extérieurement aux laves des volcans modernes ; parmi les nombreux échantillons de trachytes que M. Beudant a rapportés de son voyage en Hongrie,
il en est plusieurs qui paraissent composés en partie de pyroxène et ontla plus granderessemblance avec certains basaltes. Cette analogie entre les roches de deux systèmes de masses volcaniques, et même le retour que nous venons de rappeler entre les trachytes et les basaltes dans les îles Canaries, prouve que la véritable distinction entre les différens or-
dres de masses volcaniques, résulte essentiellement des phénomènes généraux qui ont accompagné leur apparition. Sous ce point de vue, il y aurait peut-être quelque utilité à subdiviser les trachytes en deux classes, suivant qu'ils sont arrivés au jour en masses assez solides pour conserver comme à Méthana , aux Kaimeni, au Chimborazo, la forme de dômes, ou assez molles pour s'étendre, comme au Mont-Dore, en larges nappes. Dans le Mont-Dore et le Cantal, outre les trachytes qui forment la base principale de ces montagnes et le basalte qui se trouve répandu avec plus ou moins d'abondance sur leurs flancs, il existe encore quelques cônes de phonolite autour desquels les roches se relèvent de tous côtés; ces phonolites nous paraissent former ici un quatrième ordre de masses volcaniques. Il paraîtrait que souvent, dans cette contrée, ces roches ne sont pas arrivées au jour, et que leur présence est seulement annoncée par les traces de soulève-