Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
1 28
AV HAUTFOURNEAU EMPLOI DE L'ANTHRACITE
pas craint de tenter encore la solution d'un des problèmes les plus épineux de la métallurgie.
Cependant en 1824, époque où l'industrie
prit en France une extension si subite, il fut créé à Vizille un établissement spécialement destiné à la fusion des minerais de fer spathique par l'anthracite de La mure. La société qui l'exploitait, disposant de puis-
sans moyens., n'épargna rien pour vaincre les difficultés d'Une entreprise aussi hasardeuse et condamnée d'avance par les gens de l'art. Elle y sacrifia plus de 5oo,000 francs tant en constructions qu'en essais multipliés durant quatre années; mais des obstacles insurmontables la firent enfin désespérer de la réussite de ses projets et l'obligèrent à -V renoncer. Toutefois les résultats inté-
ressans obtenus dans cette entreprise unique méritent d'être consignés dans les annales de la science.
L'intelligence de cette note nécessite quelques détails sur les matières premières qui ont été employées à Vizille-. Anthracite.
L'anthracite exploitée dans le canton de Lamure forme des couches nombreuses, d'inclinaisons et de puissance différentes, leur direction varie entre une et deux heures. Ces couches sont encaissées dans un grès qui reposant assez généralement sur des schistes talqueux , a été regardé pendant long-temps comme faisant partie des terrains de transition. Mais des recherches plus récentes ont fait reconnaître que le calcaire qui le recouvre ordinairement, et qu'on avait. jusqu'alors considéré comme le type des calcaires de transition, n'était autre chose que le calcaire à belemnites appartenant à la formation
129
moyenne du lias. De plus, l'on remarque des alternances de ce calcaire avec le grès, ce qui établirait que celui-ci a dû nécessairement suivre le sort de la première roche. L'examen des nombreuses empreintes végétales qui se rencontrent dans le grès, jette encore
une ,grande incertitude sur les hypothèses antérieurement admises; en effet, cet examen constate une parfaite analogie de caractères de la plupart de ces plantes avec telles qu'on observe dans le grès houiller, tandis que les plantes du lias n'ont avec celles - ci rien de commun. L'une ou l'autre hypothèse engagerait dans des raisonnemens contradictoires avec les idées reçues
pour la distribution des végétaux et des coquillages des temps anciens dans les formations géologiques.
Le grès à anthracite varie beaucoup dans ses couleurs; son grain est communément gros; il renferme des paillettes de mica. Aux approches du combustible il devient son grain est plus fin et sa couleur d'un schisteux' gris foncé; on y distingue alors des empreintes végétales et du fer pyriteux en abondance.
L'anthracite est tantôt solide , tantôt friable; mais il est remarquable qu'on ne trouve jamais les deux variétés réunies dans une même couche. En général les couches les plus puissantes, dont
l'épaisseur varie entre 5 à 16 mètres, donnent l'espèce compacte qui seule a été employée ùVizille. Cette espèce est d'un noir parfai t, son éclat un peu
métallique est plus grand que celui de la houille, quelquefois elle est irisée. Sa cassure est conchoïde Tome IF, 1833. 9