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ITINÉBAIRE
éprouvé une décadence graduelle contre laquelle
n a pu prévaloir le zèle de quelques hommes isolés. L'Espagne n'a donc pu jusqu'ici apporter son contingent dans la masse des observations qui doivent former la base d'une description complète du continent européen. Les savans étrangers eux-mêmes n'ont presque rien fait connaître sur la Péninsule; et tandis qu'un grand nombre de voyageurs allaient explorer les contrées les
plus reculées et planter au loin de nombreux jalons pour une grande triangulation géologique de la surface du globe , tous paraissent avoir oublié qu'il existe en Europe une contrée qui n'est guères mieux connue, à quelques égards, que les parties les moins fréquentées de l'ancien et du nouveau continent. Si les Pyrénées ont été jusqu'ici une barrière Améliorations dans les voies_ que les naturalistes n'ont franchie que bien rarede =ru ment, il faut sans doute en trouverla cause dans les
récits qui ont été faits si fréquemment de la
difficulté des communications et des périls que doivent craindre les étrangers au milieu d'une civilisation encore imparfaite. Mais ces obstacles
qui, le plus souvent, ont été considérablement exagérés, diminuent de jour en jour : dans la partie espagnole de la Péninsule, les points les plus importans par leur population, leur commerce et leur industrie, sont aujourd'hui réunis par de bonnes 'lignes de communication. Depuis plusieurs années Madrid est en correspondance régulière avec la plupart des capitales de provinces;
la route de Bayonne à Cadiz en particulier est aussi belle qu'aucune de celles du continent ; on pourrait la parcourir avec la même célérité que les- routes les mieux «servies de France, si d'an-
D'UN VOYAGE EN ESPAGNE.
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ciennes habitudes et des craintes peu fondées
ne s'opposaient encore aux voyages de.rinitn Dans .un avenir très-proehain, sans aucun dou.,,
te, l'Espagne deviendran une partie obligée 'de, l'itinéraire d'un ,voyageTsur le contint;.,et fera perdre à la Suisse et à .1Italie la supréMatie dont elles jouissent depuis si long-temps. Par opposition
ce qui a lieu dans ces pays si souvent visités, toutes les classes d'observateurs trouveront aujourd'hui dans la Péninsule des faits entièrement nouveaux, des moeurs originales que l'appât du gain n'a point encore façonnées au gré des étrangers, et des émotions que l'esprit de spéculation n'a point toutes classées à l'avance dans tin guide du voyageur.
Depuis plus de dix ans l'Espagne s'est enfin Influence arrêtée dans la voie rétrograde qu'elle suit avec derien,dé,u.esiterie une rare persévérance depuis l'époque déjà éloi- sur les progrès
gne de sa grande prospérité. Favorisée par des circonstances politiques dont je n'ai point ici à apprécier. l'importance , l'industrie a encore été ici, comme dans beaucoup d'autres lieux , une cause puissante du progrès qui s'est ,manifesté tout à coup dans plusieurs branches de l'activité humaine. L'industrie minérale en particulier peut, â juste titre, revendiquer la plus grande part à cette révolution toute pacifique. L'Espagne était déjà célèbre dans l'antiquité par l'abondance des richesses minérales que produisaient le sol. Pline qui, en exceptant l'Italie,
regardait cette contrée comme la plus belle province de. l'empire romain, rapporte en plusieurs points de son Histoire naturelle que, de son teMpS, on y exploitait un grand nombre de mines
de plomb, d'étain ;de fer, de cuivre, d'argent, gn Torne Y, 1834.
réce".
Mines sous les Romains,