Annales des Mines (1834, série 3, volume 5) [Image 94]

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D'UN VOYAGE EN ESPAGNE.

En attendant l'occasion de traiter avec détail plusieurs questions spéciales, je me propose de donner ici un court aperçu des localités que j'ai eu occasion7de:, visiter dans un voyage de trois

résulte de cette disposition que la Biscaye, la Na-

mois, et de présenter à ce propos un résumé

des principaux résultats de mes observations (1). Itinéraire dans Ne pouvant disposer que d'un temps très-limité les DeuxCastilles.

pour visiter le sud de l'Espagne, j'ai dû nécessairement parcourir avec rapidité la route de

Bayonne à Madrid , mais non sans regretter de ne pouvoir étudier avec détail plusieurs questions géoIrun.

logiques d'un haut intérêt. La route que l'on suit ordinairement passe par Irun, Tolosa , Bergara , Salinas, Vittoria , Miranda , Pancorbo , Briviesca , Burgos, Lerma, Aranda, traverse peu après cette ville la chaîne du Sommo-Sierra , et conduit à Madrid par Buitrago, la Venta de la Cabrera, et Alcovendas.

Les observations inédites de MM. Vallejo, Du-

Vittoria.

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ITINÉRAIRE

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frénoy et Élie de Beaumont m'avaient fait connaître la nature géologique de la contrée que traverse cette route jusqu'aux défilés de Pancorbo. L'action puissante qui a donné aux Pyrénées leur relief actuel s'est fait sentir fortement jusqu'à Vittoria , et a reculé jusqu'au village d'Arganson, 2 myriamètres de Vittoria, le rivage de la mer dans laquelle se sont disposés les terrains tertiaires.

Ce rivage, ainsi que la limite des deux étages du terrain crétacé , est parallèle à la direction des deux rives principales des Pyrénées, dirigées approximativement de l'O. 18° N. à l'E. 180 S. (1) On peut suivre aisément tous les détails géographi-

ques de cei itinéraire , au moyen des deux cartes que M. Bory de Saint-Vincent a pintes à son excellent ouvrage_sur la Géographie physique de la Péninsule.

varre et le nord de l'Arragon présentent une constitution géologique d'une grande simplicité, et que la route de Bayonne à Madrid, à. peu près perpendiculaire à la direction de la chaîne, est coupe la plus favorable pour l'étude des deux

bandes du terrain crétacé au-dessous duquel apparaissent seulement çà et là quelques lambeaux de terrain jurassique. Depuis les bords de l'Ebre à Miranda, jusqu'au constitution pied du Sommo-Sierra , on traverse, sans sortir de g""giquede la Vieillela Vieille.Castille, une plaine immense dont au- Caslille. cune description ne pourrait faire concevoir la fatigante uniformité. Toutefois, bien qu'elle ne présente qu'un sol peu varié, j'ai lieu de penser que le géologue peut y observer une foule de faits propres à éclairer l'histoire des révolutions qui ont contribué successivement à façonner le sol de la Péninsule. Au milieu des conjectures qui m'ont été suggérées par un examen rapide , il m'a semblé que les plateaux de la Vieille et de la NouvelleCastille devaient leur élévation actuelle à une action très-récente, et postérieure au dépôt des terrains tertiaires plus modernes. J'ai cru recon- Terrains naître en effet que la surface du sol était formée tertiaires presque exclusivement de masses tertiaires com- stratifiés. posées de marnes calcaires, de gypse et de calcaires très-compactes : au-dessus de ces roches

stratifiées, j'ai observé, dans un grand nombre de points, des amas fort épais de sables et de galets très-arrondis.

Les couches tertiaires se présentent avec une épaisseur considérable dans les hautes collines qui avoisinent Briviesca (Vieille-Castille), et dans le

plateau ondulé qui s'étend au sud de Madrid sur