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ITINÉRAIRE
à un système tout différent de celui de Logrosan , et s'étend an loin sur la rive gauche du fleuve.
Tout ce pays, qui nourrit de nombreux trou-
peaux de mérinos, ne présente guères de culture que sur le bord des ruisseaux où le laurier rose,. si commun versle sud, commence déjà à apparaître. Sur le bord du Guadiana sont situés les beaux Talarrublas- villages de Talarrubias et de la Puebla-d'Alcocer, dans le voisinage desquels se trouvent de riches mi-
nerais de cuivre et de fer. Vers le sud-est, en se dirigeant vers la frontière de la Manche, par les bords du Guadamela , on ne rencontre qu'un petit nombre de villages assez pauvres : ce district
n'est qu'un fertile désert où des colonies d'abeilles s'occupent seules à exploiter en faveur de l'homme les libéralités de la nature.
Situation d'Almade.n
Le gros bourg d'Almaden, assis sur la crête
des riches filons qui ont rendu cette contrée classique pour tous les mineurs, m'a rappelé les villes de Clausthall et de Zellerfeld, dans le Hartz, identifiées comme lui avec le gîte minéral qui leur a donné naissance. Almaden a encore avec le Hartz d'autres points de ressemblance; les moeurs allemandes y ont été introduites peu à peu à diverses époques; aussi après avoir erré pendant un mois au milieu d'une civilisation que je comprenais à
peine, je me suis trouvé heureux de rencontrer sur les confins de la Manche, parmi les mineurs d'Almaden, les mêmes sen timens de fraternité qui avaient attaché de si agréables souvenirs au voyage que, trois ans auparavant, j'avais fait dans le nord de l'Allemagne. Les mines d'Almaden, situées dans la province Mines de mercure de la Manche, près de la frontière commune d'Alinaden. de l'Estramadure et du royaume de Cordoue,
D'UN VOYAGE EN ESPAGNE.
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présentent un développement d'industrie aussi considérable que les mines les plus célèbres du Hartz, de la Saxe et de la Hongrie. Elles sont exploitées depuis une haute antiquité, puisque, suivant Pline, les Grecs en tiraient déjà du vermillon 7oo ans avant notre ère. On voit aussi, dans le même auteur, qu'elles ont été travaillées
exploitées depuis
une haute antiquité.
par les Romains, et que Rome en tirait an-
nuellement ioo.000livres de cinabre. J'ai trouvé l'exploitation dans la situation la plus florissante; la production annuelle est arrivée à un taux que ces mines n'avaient jamais atteint : depuis t 827 les ateliers d'exploitation sont aménagés de manière à fournir annuellement 22.000 quintaux (1.029.000 kilog.) de mercure. A l'é-
Prospérité actuelle.
poque de l'année où les travaux ont la plus
grande activité, plus de 7oo ouvriers, qui se succèdent en trois postes différens, sont employés aux divers travaux souterrains ; zoo hommes tra-
vaillent à la surface à l'extraction, au transport des minerais et à l'exploitation des matériaux de remblai. De nombreux muletiers sont constamment occupés à transporter le mercure à Séville et à rapporter en retour à la mine, du fer, du bois de charpente, de la poudre et des approvisionnernens de toute sorte. Les filons sont tellement puissans, que, malgré une exploitation active pendant un grand nombre de siècles, les travaux n'ont encore atteint qu'une profondeur de 3oo varas (un peu moins de 3oo mètres). Dans les
tailles pratiquées aujourd'hui au fond du filon principal , la masse de minérai exploitable en .entier et sans aucun mélange de parties stériles, a 12 à i5 mètres de puissance; mais cette épaisseur est encore beaucoup plus considérable au.
Puissance des filons.