Annales des Mines (1834, série 3, volume 6) [Image 190]

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376 OBSERVATIONS eines dans ce sol aride; leur misérable feuillage n'a

jamais donné d'ombre, et je ne sais si cette triste végétation ne produit pas chez le voyageur un sentiment plus pénible qu'une stérilité absolue. On ne trouverait donc, dans cette partie centrale de rEstramadu.re , qu'un petit nombre de localités où il fru possible de fonder des entreprises agricoles. On y rencontrerait surtout rarement ces amas de pierres éparses sans lesquelles il n'y a pas de culture possible dans le pays : cette condition est en effet de première nécessité, parce qu'avant de songer à exploiter un terrain, il faut l'enclore d'un mur de pierres sèches et le mettre ainsi à l'abri des ravages des troupeaux qui, sans contestation ,. sont en possession de toute la contrée. Fertilité du Les circonstances sont différentes sur les pentes pida ter lazeisedinférieures des chaînes isolées qui sont enclavées isolées, dans la contrée que je viens de décrire. Des cultures florissantes se sont établies sur un sol meuble assez épais, et les fragmens de roches qui se déta-

chent des cimes les plus escarpées leur fournissent en abondance des moyens de clôture. Souvent des sources d'eaux vives sortent du pied des roches quartzeuses, et arrosent de fertiles jardins où croissent les arbres fruitiers du nord et du midi de l'Espagne. Malgré l'élévation du plateau, on voit déjà

sur les pentes exposées au midi des plantations d'orangers; mais ceux-ci, non plus que le palmier nain, le dattier, l'agave d'Amérique, le cierge raquette , ne trouvent le climat qui leur convient

SUR ,L'ESTRAMADURE.

377 Esparagossa - de - Larès , Cabeza -del - Bu ey, Cas-

tuera, Orellana, etc. Enfin toutes les parties montagneuses du terVégétation des rai de transition présentent assez souvent des cir-

constances favorables à la culture, mais jusqu'ici on n'en a guères tiré parti. Elles sont en général assez bien boisées; toutefois la végétation qui les recouvre n'a pas la moindre ressemblance avec celle des districts forestiers de la France ou de l'Allemagne. Dans les localités les mieux pour-

vues d'arbres, ceux-ci sont toujours très clair-

semés; ensorte qu'après avoir parcouru le pays on

reconnaît sans étonnement que les habitans de

la province ne connaissent pas d'expressions équi-

valentes à celle de bois ou de »M. Sur les collines et les plateaux qui s'étendent entre les formations granitiques d'Albuquerque, de Malpartide et de Montanchès , le sol est couvert de liéges et d'autres espèces de chênes à feuillage persis-

tant; mais ces arbres sont toujours assez distans pour'

que le terrain puisse être en même temps cultivé en céréales. On retrouve encore cette culture sin-

gulière au sud de la Sierra-d'Almaden, où les arbres sont soigneusement conservés peur le service des

mines ; plus ordinairement le sol reste en friche et ne nourrit que des troupeaux de porcs et d'animaux sauvages.

Au reste, ces forêts imparfaites n'existent que véétation

dans les districts peu étendus :les autres montagnes Ed dominante

la plaine d'Andalousie. C'est dans les lieux qui réunissent ces diverses conditions que sont situés les principaux villages du pays; telle est, en par-

qui forment la moitié de la surface de la province, sont recouvertes de buissons épais, hauts de deux à trois mètres, qu'on ne peut traverser que par d'étroits sentiers pratiqués d'un village à l'autre. Ces massifs impénétrables dans

ticulier, la situation de la Puebla-d'Alcocer, Zarza ,

lesquels on a fait souvent avec succès des tentatives

que sur le revers de la Sierra-Morena, qui regarde.

boiseés.