Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
8
DES ROCHES NOMMÉES GRUNSTEIN
fondu au creuset brasqué , dans le four à porcelaine , en une masse blanche , faiblement translucide sur les bords, ne se laissant point rayer au couteau, présentant une cassure à petites esquilles.. A la partie inférieure s'était rassemblé un culot de fer : de petits grains de fer se voyaient aussi
tout autour de la masse vitreuse. Le culot principal renfermait de petits cristaux et de minces lamelles de titane, qui se faisait facilementreconnaitre à sa couleur rouge de cuivre, et qui resta in attaqué quand on vint à dissoudre le culot dans l'acide nitrique. L'on voit par-là que l'acide titanique peut se rencontrer, quoiqu'en faible proportion, dans les diorites, où il accompagne peutêtre,- soit l'albite, soit l'amphibole, de la même manière Till accompagne quelquefois aussi le mica. Le fer titané ne se rencontre pas, au moins en proportion reconnaissable, dans le diorite de Mapajewsk
(i) En fondant au creuset brasqué le diorite, et,
comme on le verra plus loin , le autres g,runsteins , on réduit, non-seulement le fer, mais encore le titane. Ce dernier se sépare du fer sans former d'alliage avec lui, et résiste à l'action de l'eau régale elle-même. Se pensais donc , en fondant le fer titan-é au creuset brasqué , avoir trouvé un moyen simple de séparer le titane du fer. Le fer titané (j'employai des grains d'Iserine) ne fondit point seul , ou du moins ne fondit que -par places une pellicule de titane recouvrait la masse. Il fut alors pulvérisé et fondu avec divers flux, dans un premier essai avec du diopsidé pulvérisé, dans un second avec du labrador aussi pulvérisé ; mais on obtint, avec ces substances, des masses noires lamelleuses , et l'on eut très peu de fer dans le premier cas, un peu plus dans le second ; quant an ti- tane , on n'en trouva point trace. L'on ne peut donc réussir par cette voie à séparer le titane du fer, et l'on doit conclure de ces essais, qu'en fondant ensemble de
ET GRUNSTEIN PORPHYRIQUE.
9
Le diorite est assez fréquent parmi les grunsteins de Mural. Il forme dans le nord de cette chaîne de montagnes la majeure partie de la crête principale, et entre autres le Konschekowkoj Kamen, près Bogoslawsk, etla Belaja Gora, près Nischne-Tagilsk. L'on trouve encore des variétés très remarquables de cette roche près Alapajensk et dans les environs de Miask. Quant aux diorites d'autres contrées, nous citerons comme exemples, celui du Rothenbourg au Kiffhaiiser, en Thuringe : il est à assez gros grains; celui d'Ebersbach et de la Colonne-des-Géans, dans l'Odenwald ; celui de l'Ehrenberg, près Ilmenau. : il contient du quartz et du mica; celui du H odritsh , près Schemnitz : il renferme du mica brun de tomback et du felspath rouge de chair ; on y exploite des mines d'argent importantes; celui de Guambacho au Pérou : un
très bel échantillon de cette localité se trouve dans la collection de M. Alex. de Humboldt. Les fragmens taillés par les anciens présentent encore des variétés à gros grains fort remarquables : l'albite y est blanc de neige, et l'amphibole noir ; on y trouve aussi un peu de mica brun de tombac : ces diverses couleurs donnent à la roche un aspect très agréable. Les diorites , qu'on trouve parmi les fragmens roulés des environs de Berlin, sont l'acide titanique et des bases, on obtient des produits cristallins. Plusieurs des combinaisons cristallisées d'acide ti-
tanique que fournit la nature , semblent par la fusion
changer de système cristallin. Ainsi , cle la trtanite jaune donna une masse noire, composée de dodécaèdres rhomboïdaux très nets , surtout à la surfhce de la masse ; de la titanite brune de 'Milieu dans l'Oural, donna des cristaux noirs, bacillaires, mais indéterminables.