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MÉMOIRE
excavations souterraines. Cependant les bancs de. sel gemme, au milieu desquels les eaux se saturent, sont aussi puissants que les couches de houille les plus épaisses , et très-peu mélangés de matières terreuses insolubles. On peut se rendre compte de ce fait, qui parait d'abord extraordinaire, en réfléchissant au mode d'action des eaux douces qui traversent les masses salifères. Dès l'origine, les parois
du trou de sonde sont inégalement attaquées, sur la hauteur de la masse salifère , par leur action dissolvante; le trou de sonde s'élargit inégalement sur cette hauteur, plus dans la partie qui est immédiatement au dessous des roches insolubles, que vers le bas. A mesure qu'il s'élargit, une pl us grande
étendue de parois solubles est exposée à l'action dissolvante des eaux, en même temps que celles-ci circulent avec moins de vitesse, et séjournent plus longtemps dans ces parties larges; d'où il suit que les eaux arrivantes attaquent de plus en plus les bancs salifères dans leur partie supérieure, tandis que leur action diminue sur les parties inférieures,
où elles n'arrivent, que lorsque leur pesanteur spécifique a augmenté, avec leur degré de salure.
Les cavités doivent. donc s'étendre principalement au toit de la masse, dans tous les sens, si les bancs sont horizontaux, et presque entièrement vers l'amont pendage, lorsque ceux-ci sont inclinés. Quand ces cavités supérieures seront assez grandes par rapport au débit des pompes, les eaux en sortiront presque saturées, et n'auront plus aucune action sur les bancs inférieurs. Il y a donc
tout lieu de croire que les cavités résultant de l'action des eaux douces sur le sel, ont une forme très-aplatie, et s'étendent à de fort grandes distances des trous de sonde ; leur hauteur verticale doit di-
SUR LES SALINES DE LA SOUALE.
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minuer avec cette distance. Si des gypses ou des argiles sont au toit des masses de sel gemme pur, c'est principalement sur le sel contenu dans ces gypses ou argiles, que se portera l'action des eaux douces; la pression de la colonne d'eau supérieure,
qui remplit le trou de sonde, les fera d'ailleurs pénétrer dans tous les petits interstices existant dans la roche; les parties insolubles formeront alors des piliers, ou une espèce de remblai, qui soutiendront le faîte des excavations. Si, au contraire, le sel gemme pur n'est pas recouvert par des roches insolubles contenant du sel disséminé on en veinules, le toit des excavations pourra s'ébouler ou s'affaiser en partie ; mais, à cause de la forme aplatie des excavations, et de leur grande étendue dans le sens horizontal, ces éboulements ne pourront se propager sur une grande hauteur, dans le terrain supérieur; les fragments détachés
du toit deviendront des piliers de soutènement pour les roches supérieures, qui d'ailleurs sont soutenues efficacement, par la pression considérable des eaux, dont les cavités souterraines demeurent constamment remplies. Les narines de la pompe s'obstruent quelquefois par des matières terreuses; il faut alors la retirer pour nettoyer le trou .I1 faut aussi la retirer,lorsque quelques-uns des tuyaux supérieurs sont percés, et donnent accès aux eaux douces, ce dont on s'aper-
çoit bien vite, par la diminution du degré des
eaux extraites. Enfin il se fait quelquefois des ébou-
lements, sur une partie de la hauteur du trou, surtout vers le toit de la masse salifère; alors après avoir enlevé la pompe, on fore de nouveau avec la sonde dans l'éboulement : les accidents de ce dernier genre sont très-fréquents à la saline de