Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
442-
EXPLOITATION DE LA MINE
montées. Notre propre expérience nous permet d'affirmer que, quand la division des étages est convenablement faite dans une couche, lorsqu'on a soin de donner aux menus charbons le temps de s'agglomérer, et que les dépilages sont dirigés régulièrement ainsi que cela a été expliqué, il ne reste pas plus d'un pour cent de gros charbon, indépendamment des menus que l'on abandonne volontairement. Mais il ne faut pas perdre de vue qu'il estindispensable que les couches qu'on vou-
drait exploiter de cette manière soient d'une Mode
d'entaillement.
grande dureté, et que la majeure partie des menus ne puisse pas être utilisée. L'ouvrier qui travaille en galerie attaque l'anthracite en se servant du pic ; il commence par les bancs les moins durs, et dans ces bancs il choisit encore les parties les plus tendres pour les enlever et avoir ensuite plus de facilité à abattre l'anthracite restant. Ce n'est qu'en frappant à coups redoublés sur le même point, qu'il parvient à détacher une portion d'anthracite plus ou moins considérable, suivant qu'il a eu- d'avance la précaution de la dégager davantage ; où il
est de frapper si fortement avec son pic, lui fait choisir de préférence les parties tendres dans le haut de sa galerie, qu'il est plus facile d'atteindre que les parties inférieures. Lorsque la galerie est pratiquée dans la direction de la couche, l'ouvrier attaque d'abord, à moins d'une grande différence dans la dureté de l'anthracite, les bancs les plus rapprochés du mur, dont l'enlèvement dégage mieux les bancs supérieurs.
Dans le dépilage, on abat sur une hauteur de deux mètres le massif inférieur de chaque tranche
ou étage, à peu près de la même manière que
D'ANT-H,RACTTE DE LA EIVOTEE.
443
lorsqu'on travaille en galerie; quant au massif supérieur, dont l'enlèvement, à proprement parler, mérite seul le nom de dépilage, l'ouvrie-r a besoin de peu d'efforts pour en détacher avec son pic d'assez grandes masses, parce qu'il se trouve entièrement dégagé par-dessous. On n'emploie la poudre que lorsque l'anthracite est mélangé avec des bancs de grès, ayant au moins un décimètre d'épaisseur. Ces bancs, d'un grain très-fin, sont plus durs que l'anthracite, et ne peuvent être détachés qu'avec la mine, ce qui rend le travail encore plus dispendieux. En dépilant, il est rare que l'on soit obligé de miner pour enlever le massif supérieur de chaque tranche, cela n'arrive que lorsque les bancs de grès ont une épaisseur très-considérable. J'ai visité les mines ,de houille des arrondissements d'Alais et de Saint-itienne; nous avons fait venir des ouvriers de ce'dernier centre d'exploitation, et toutes nos tentatives pour introduire chez
nous le mode d'entaillement adopté dans ces mines ont été inutiles ; nos anthracites sont trop durs, les bancs sont trop épars, et adhèrent trop Ibrtement entre eux pour qu'on puisse les séparer en les entaillant, et en se servant ensuite de coins de fer. La difficulté que présente notre manière d'abattre l'anthracite est purement le motif qui nous a engagé à diviser nos couches en tranches de cinq mètres d'épaisseur, afin que les trois mètres de massif supérieur de chaque tranche fussent obtenus à moins de frais, et produisissent moins de menus que si on avait été obligé de les détacher comme les deux mètres de massif inférieur. 'l'orne IX , 1836.
29