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SUR LE MONT ETNA.
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RECnEnceES
seulement elle présente des aspérités presque infranchissables, mais même des creux et des saillies qui la rendent pour ainsi dire montueuse. Il a fallu un travail assez considérable pour pratiquer des sentiers sur lesquels on pût la traverser sans trop de peine. Au moment où je l'ai visitée, c'està-dire 22 mois après sa sortie, elle était encore tellement chaude dans son intérieur, qu'on sentait à chaque instant des bouffées d'un air très-chaud sorti de ses interstices venir frapper le visage. De plus, il se dégageait d'une quantité de fissures, et particulièrement des parties les plus saillantes qui correspondent aux plus grandes épaisseurs de la masse, des filets de vapeur d'eau à une température assez élevée pour qu'il fût impossible d'enfoncer le bout du doigt dans les orifices.Ces vapeurs avaient une forte odeur d'acide hydrochlorique, qui les rendait presque suffoquantes, mais aucune odeur sulfureuse ne s'y laissait distinguer. Elles déposaient sur les parois des fissures une assez grande quantité de substances salines, et principalement de l'hydrochlorate d'ammoniaque, qui tantôt était parfaitement blanc et tantôt coloré en jaune-orangé par l'hydrochlorate de fer. En quelques points, le dépôt salin était légèrement coloré en vert. L'hy-drochlorate d'ammoniaque était assez abondant pour que mon guide pû.t gagner sa vie à le recueillir; et quoiqu'il employât une
pointe de fer pour déplacer les pierres de la
surface desquelles il le détachait, je remarquai qu'il avait aux mains plusieurs brûlures profondes qu'il s'était .faites en travaillant à sa pénible exploitation : cela je le répète, 22 mois ;' après la sortie de la lave. Ce fait, sur lequel j'insiste parce qu'il m'a vivement frappé, n'a du reste rien d'i-
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nusité. La grande coulée de 1669, qui vint s'amonceler à une grande hauteur au pied des murs
de Catane, fumait encore au bout de huit ans. Les grandes coulées qui surgirent en 1783, au pied du Skaptâr Jekul , en Islande, fumaient encore en 1794, onze ans après l'éruption. Vers la fin d'octobre 1834, je visitai la grande coulée qui, deux mois auparavant ( le 28 août ), était sortie des flancs du Vésuve et s'était dirigée vers Ottajano. Il s'en dégageait un épais nuage de
fumée, qu'on apercevait du milieu du golfe de
Naples, à quatre lieues de distance. je viens de lire, dans le mémoire que M. le professeur Daubeny a déjà publié sur cette éruption, que ce dégagement de fumée continuait encore à la fin de décembre. (Voyez le mémoire de M. le professeur Daubeny dans les transactions philosophiques
de la Société royale de Londres pour l'année i835, p. 153. D'après les observations de M. Dau-
beny,, les substances qui se dégageaient de la lave étaient aussi principalement de la vapeur d'eau de l'acide hydrochlorique et de l'hydrochlorate d'ammoniaque. )
Dans cette coulée et dans celle vomie par l'Etna en 1832, les seules parties que j'aie trouvées encore fumantes étaient celles qui s'étaient répandues sur des pentes peu considérables ; ce qui prouvait bien clairement que sur les pentes plus rapides où la lave était déjà refroidie, elle s'était amincie, tandis que sur les pentes peu considérables elle s'était au contraire amoncelée. Cette remarque trouvera plus loin son application. Je n'ai pas manqué de me demander , sur les lieux mêmes, d'ou sortaient toutes ces vapeurs, et il ne m'est pas resté à cet égard le moindre doute : -