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600 RECHERCHES elles se dégageaient des parties non encore refroidies de la coulée. La question de savoir comment
ces matières gazeuses peuvent rester engagées dans la roche fondue pendant des années entières, et ne s'en dégager que lors de son refroidissement
et de sa solidification, n'est certainement pas le moins ardu des problêmes de physique moléculaire que présente la géologie; peut-être pourraiton supposer que ces substances gazeuses forment, autour des molécules de la matière en fusion , de petites atmosphères très-condensées qui se trou-
vent expulsées lorsque les molécules se rapprochent et s'accolent en forme de cristaux. Mais quelle que puisse être la cause de ce phénomène singulier , il me parait incontestable. Abstraction faite de ces dégagements de substances gazeuses, la propriété qu'ont toutes les coulées de lave un peu épaisses de rester inté-
rieurement à une température élevée pendant plusieurs années , est en elle-même aussi importante que remarquable, quoique moins difficile à comprendre. Elle tient simplement à ce que les laves sont des substances très-peu conductrices
pour la chaleur. Comme toute la chaleur qui élève la lave au-dessus de la température moyenne
du sol de la contrée, doit finalement être trans-
mise à travers ses surfaces, ou enlevée, soit par les substances gazeuses qui s'en dégagent, soit par l'air qui circule dans ses gerçures, la durée de son refroidissement croit avec son épaisseur dans une proportion très-rapide. Les faits que j'ai cités à cet égard sont concluants. La lave de dix à douze mètres d'épaisseur qu e j'ai observée au-dessus de Bronte, et qui avait coulé depuis vingt-deux
mois et demi, était encore très-chaude intérieure-
su -r.
LE MONT EtNA.
fol
ment; tandis que la lave qui au mois de mars 1833, c'est-à-dire depuis dix-huit mois seulement, s'était déversée par-dessus les bords du grand cratère, et
qui avait environ trois mètres de puissance, était complétement refroidie. Je cite ces deux faits parce que je les ai observés moi-même ; mais il- existe dans l'histoire de l'Etna et du Vésuve des faits du même genre infiniment plus remarquables. On pourra en juger par les passages suivants que je transcris textuellement. « Je l'ai déjà dit ailleurs ( dit Dolomieu) : quelques laves du Vésuve coulent pendant des années
entières avec une largeur de quelques toises et
peu d'épaisseur, sans que ni l'air ni le sol ne » leur soustraient la chaleur nécessaire pour les entretenir fluides. L'Etna a eu une lave qui a » » »
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coulé dix ans pour ne parcourir que deuxmilles. Cette lave sortit de l'Etna en 1614, et se dirigea
vers Randazzo. Pendant dix ans que dura l'éruption , elle eut toujours un petit mouvement progressif, et cependant elle n'avança que de deux milles. » ( Dolornieu, Journal de plzysi-
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lettre adressée à Fan jas et
le 29 mai 1770, dit, en parlant du cône d'éruption qui se forma au pied méridional de l'Etna, vers le bas de la gibbosité centrale en 1766: «....Cette montagnefut formée, il y a plus de quatre ans, par l'éruption de 1766, et cepen» dant le feu n'y est pas éteint et la lave n'est pas refroidie. Cette lave vint inonder une belle forêt qu'elle ravagea clans l'espace de quelques milles. Elle creusa des ravins profonds, et on nous dit qu'elle les a comblés jusqu'à la hauteur de 200