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TERRAIN JURACRÉTACÉ
quand la vallée est large, il se présente horizontalement dans le fond, comme les assises jurassiques. On doit Conclure de cette disposition que les couches jura-crétacées ont été redressées de la même manière que celles du terrain jurassique, et avant que les unes et les autres fussent parfaitement consolidées; car, l'inclinaison des couches du terrain jura-crétacé atteignant souvent 500, on ne saurait admettre qu'elles se sont déposées dans une telle position. De plus, comme ce terrain ne se montre que dans le fond et sur les flancs des vallées jurassiques , il est évident que le terrain, jurassique était en grande partie élevé hors du sein des eaux, quand le dépôt jura-crétacé a en lieu. D'un autre côté, sa position tantôt sur le 3e étage, et tantôt sur le 2e étage jurassique , prouve qu'il constitue réellement un terrain distinct qui ne saurait être considéré comme faisant suite au terrain jurassique, et que sa stratification discordante n est pas l'effet d'un glissement qu'auraient
éprouvé, dans leur soulèvement, des couches solides reposant sur une assise marneuse. Il forme
vraisemblablement l'étage inférieur du grand dépôt du grès-vert (green-sand ), qui se montre bien développé vers les Alpes , et même au pied
du versant oriental des monts Jura, à l'est de
Neufchâtel, et à la perte du Rhône, près de Genève, ou peut-être constitue-t-il une formation distincte située entre le terrain jurassique et le grès-vert. La puissance de tout dépôt dont la formation est due principalement à des sources d'eaux minérales sourdant dans Un bassin, devant être sensiblement proportionnelle à la durée de son séjour dans les eaux de ce bassin, un fait géogénique des
DE LA FRANCHE-COMTÉ.
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plus remarquables nous semble résulter de ce que
la puissance du terrain jurassique décroît à mesure qu'on avance vers le bas Jura, à savoir que le
bas Jura a été élevé d'abord hors du sein des eaux, que le Jura moyen a été démergé ensuite, et que le haut Jura n'a entièrement dominé les eaux qu'en dernier lieu , qu'après la formation complète dans ses vallées du terrain jura-crétacé, qui s'était déposé en même temps, avec plus ou moins de développement, dans les vallées des deux autres parties du Jura qui communiquaient avec celles du haut Jura, et qu'occupaient encore les eaux. Dès que le haut Jura eut été porté vers le niveau qu'il occupe aujourd'hui, le bassin de la mer jura-crétacée ne s'étendit plus qu'il l'est des monts Jura , mais il était encore très-vaste , comprenait sans doute l'emplacement actuel des Alpes occidentales; et ce fut dans ce bassin , occupé ensuite par la mer crétacée , que se déposèrent d'abord les assises moyennes et supérieures
du grès vert, puis le terrain crétacé des Alpes. Toutefois les eaux n'abandonnèrent pas entièrement le sol jurassique après le dépôt du terrain jura-crétacé ; elles occupèrent encore quelques bassins plus ou moins étendus, o.à se formèrent, pendant la période tertiaire, la molasse suisse et les dépôts d'eau douce des départements de la Haute-Saône et du Doubs. Quant au terrain du minerai de fer pisiforme , les considérations que nous exposerons à la fin de ce mémoire nous font penser qu'il est contemporain du terrain jura-crétacé et synchronique de ses assises inférieures. En
conséquence, son existence dans le bas Jura se concilie avec notre hypothèse sur les surgissements successifs des monts Jura ; et on conçoit qu'il a pu