Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
AM"
8
ACTION DE LA VAPEUR D'EAU
veldt' , celui qui joue le plus grand rôle dans les phénomènes chimiques; mais encore parce que c'est celui dont les réactions par rapport aux autres corps ont été étudiées jusqu'ici de la manière la plus complète. Il est fâcheux seulement que ce principe conduise à mettre l'une à côté de l'autre des substances très-dissemblables, et à éloigner, au contraire, celles qui présentent le plus d'analogie dans l'ensemble de leurs propriétés, même dans celles qui paraissent dépendre immédiatement de leur affinité pour l'oxygène. Ainsi, pour ne citer que quelques exemples, l'étain est placé à côté du fer, du cobalt et du nickel, et cependant l'étain ne présente pas la moindre analogie avec ces derniers métaux. Au contraire, l'étain et le titane, qui présentent dans leurs propriétés gé-
nérales tant de ressemblance que ce qui s'applique à l'un de ces métaux peut se répéter presque sans changement pour l'autre, sont placés trèsloin l'un de l'autre et dans des classes différentes, parce que le premier décompose la vapeur d'eau,
tandis que le second est regardé comme ne la décomposant pas. Le cérium, qui présente tant d'analogie avec le manganèse et même avec l'yttrium, ne se trouve placé que dans la quatrième section ; cependant ce métal a certainement une bien plus grande affinité pour l'oxygène que les métaux de la troisième section, car on éprouve la plus grande difficulté pour réduire ses oxides; mais comme il ne décompose pas la vapeur d'eau,
on est obligé de le mettre dans la quatrième section.
Toutes les anomalies que l'on rencontre dans cette classification tiennent aux différences du mode d'action des métaux sur l'eau. Or , si l'on
suR LES MÉTAUX.
9
cherche d'après quelles expériences ont été établies ces différences, on voit qu'elles sont trèsrares et que même, pour la plupart des métaux, elles manquent entièrement. Ces considérations m'ont conduit à faire quelques expériences relatives à l'action des métaux sur la vapeur d'eau, dans l'espoir de parvenir à établir une classification des métaux par ordre d'affinité pour l'oxygène plus en harmonie avec leurs autres propriétés. Voici de quelle manière ces expériences ont été exécutées.
Je me suis servi de tubes en porcelaine ver-
nissés intérieurement, de 20 pouces de long et de 5 à 6 lignes de diamètre intérieur. Le métal était distribué suivant une certaine longueur, dans l'intérieur de ce tube, lequel était chauffé dans un fourneau à réverbère allongé. A l'une des extré-
mités était adapté un tube abducteur qui con-
duisait les gaz dans une cloche placée sur la cuve à eau, l'autre extrémité était mise en communication au moyen d'un tube recourbé avec un ballon plein d'eau que l'on chauffait sur un petit fourneau particulier.
Quand le métal décomposait l'eau avec une certaine énergie, le résultat n'était pas douteux et l'opération était facile à conduire. On commençait par mettre l'eau en ébullition dans le ballon et l'on échauffait ensuite successivement le tube qui n'arrivait pas au rouge sombre avant que tout l'air n'eût été chassé. On modérait ensuite convenablement le courant de vapeur et l'on continuait l'opération jusqu'à ce que le dégagement de gaz eût entièrement cessé. On retirait alors les charbons du fourneau à réverbère