Annales des Mines (1837, série 3, volume 12) [Image 258]

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ÉTAT DE LA FABRICATION DU FER,

C'est dans ce fourneau seulement que l'on peut observer les changements opérés, en suivre tous lés progrès, arrêter les opérations au point convenable, etc.; et, par tous ces motifs, nous avons l'espoir qu'un peu plus tôt, ou un peu pl us tard , obtiendra de semblables recherches, des résultats

très-satisfaisants, et qui produiront un véritable progrès dans l'art de fabriquer le fer. 5 III. De l'affinage - mixte suivant la MÉTHODE CHAMPENOISE.

Les fontes de forge de médiocre qualité ( fontes métis ou tendres ) , fabriquées avec le charbon de

bois, produisent généralement de meilleur fer, lorsqu'on les affine dans le fourneau à réverbère avec

de la houille, que lorsqu'on les soumet à l'affinage ancien, au charbon de bois. On peut appliluer à ces fontes le procédé anglais, dans lequel on supprime seulement le mazéage , qui n'est pas indispensable pour les fontes obtenues avec le combustible végétal , et alors les opérations se réduisent au

puddlage, cinglage et corroyage : c'est par là qu'on a commencé en France, et l'on voit de

nombreux exemples de cette manière de travailler, dans les usines des départements des Ardennes,

de la Meuse, de la Moselle, de la Nièvre, etc. Mais l'établissement d'une forge à l'anglaise exige toujours l'emploi d'assez grands capitaux, même

lorsqu'on se sert de cours d'eau comme moteurs des cylindres lamineurs, etc.; d'ailleurs la fabrication ne peut être avantageuse, dans ce système, que quand elle a lieu sur une grande échelle. Si donc l'on s'en fût tenu à cette méthode, presque toutes les petites forges devaient cesser de travailler, et de grandes usines pouvaient seules se

515 soutenir; la nécessité a encore «ici opéré un de ses ET AVENIR .DES-. FORGES.

miracles, et l'industrie a compté un procédé de plus.

La méthode dite champenoise, bien qu'elle ne diffère pas essentiellement de la précédente, en est cependant u ne modification très-distincte, dont le but principal et l'avantage remarquable consistent

en ceci, qu'elle est applicable sans beaucoup de frais à toutes les anciennes forges, en conservant le foyer à tuyère qui devient un feu de chaufferie à la houille, et continuant de faire usage des marteaux tels qu'ils se trouvent établis; mais il faut ajouter aux anciennes constructions un ou plu-

sieurs fours à puddler, selon l'importance de I usine.

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Du reste, l'affinage champenois n'employant que de la houille, la totalité du charbon de bois qui était consommé pour convertir la fonte en fer forgé, par l'ancien procédé, reste disponible pour d'autres usages, et surtout pour produire de la fonte. Le résultat final de l'application générale de ce système, de cette réserve du charbon de bois pour la fabrication de la fonte, tandis que l'affinage de celle-ci s'opérera au moyen de la 'Inutile, et quelquefois de la tourbe, sera : i° une augmentation très-notable (elle peut être double) de la quantité de fonte qui était obtenue annuellement, en ne consommant qu'une même quantité de bois; 2° une amélioration générale dans la qualité des fers moyens; 3° enfin, une diminution

dans le prix de revient des fers en barres, d'une qualité supérieure à celle des fers provenant des fontes au coke excepté toutefois dans les localités où la houille reviendrait à un prix trop élevé, auTome XI!, t837. 34