Annales des Mines (1837, série 3, volume 12) [Image 296]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

40

591

TRAITEMENT, ,DIIIECTLDU FER

DANS L'ARIÈGE.

Nous nous sommes étendus à dessein sur les modifications suecessi4s qu'a dû subir le traitementAirect du fer dans nos montagnes, ,afin de

vêché de Mirepoix, le Lordadet et les forges de Gudanes ; il reposait sur des chartes écrites octroyées par les comtes de Foix. Mais ( en 1792) du moment où les biens des

,

'fae sentir à tous quel

pas laL.rou Line , abandonnée à ses propres forces, mais poussée par .la liécessité, a fait faire à l'art. Nous avons aussi .s;oUlu montrer l'ensemble de la marche suivie par les 'anciens car :avant peu, nous aurons à leur reprendre ;.±ieserait-ce que le soin avec lequel ilsils tenaieUt 'lé vent et la région de fusion urd'hui.si nég i gés.

Détails statistiques. Pendant, longtemps le fer de l'Ariége approvisionnait,tous les marchés de la Haute-Garonne, des Hautes-Pyrénées, de Tarn-et-Garonne et même de l'Aveyron. Les fers forts y étaient recherchés. Les forges, comme les autres usines, étaient Concentrées dans quelques maisons seigneuriales,

seules propriétaires des forêts qui couvraient les montagnes. Une telle répartition de la propriété des forges, un état de sécurité industrielle le plus complet assuré par les droits protecteurs les plus exclusifs , n'amenèrent pas de grands mouvements dans la consistance des usines. De temps à

autre quelque changement dans leur position était provoqué par l'état des forêts. Rarement alors le fabricant allait au-devant des consommateurs, il les attendait paisiblement; car le mot concurrence ne s'était montré que dans le dictionnaire de l'Académie. La vallée de Vicdessos donnait sOn minerai en échange de charbon ; cet échange se faisait surtout avec le Couserans, l'é-

maisons seigneuriales, abandonnés ou confisqués, passèrent entre les mains d'un grand nombre, l'échange du minerai et du charbon en nature 'ne fut

plus praticable, il devint un véritable commerce souvent exercé par des tiers. Les forges, entraînées

dans la révolution que subit alors la propriété, passèrent en d'autres mains. Du mouvement général qui fut' alors imprimé, on eût dû attendre quelque développement dans la production. Mais loin de là; le tourbillon révolutionnaire jeta tous

les travailleurs sur le champ de bataille ; l'empire avec le brillant prestige de la gloire militaire les y enchaîna. Aussi pendant plus de vingt ans l'industrie des fers, loin de se développer, eût langui s'il n'eût fallu fabriquer des armes. Puis les esprits sentirent la nécessité de s'occuper des intérêts matériels; dès lors les arts industriels prirent un développement rapide; la fabrication des fers dut suivre, et bientôt, en matière d'usine à fer, le principe de liberté commerciale reçut des applications peut-ètre trop générales. L'Ariége suivit

de loin un mouvement auquel elle ne pouvait rester étrangère; autour d'elle (les Landes, le Périgord, Bruniquet, Decazeville) s'élevaient déjà des usines rivales ; mais elle n'en pouvait pas encore bien sentir le voisinage ; car les arts industriels, en se développant, créaient chaque jour de nouveaux besoins qui soutenaient la fabrication; aussi ne songea-t-on qu'à produire, sans prévoir qu'il fallait aussi se ménager une force de rési-