Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
49Q
NoTicE NÉCROLOGIQUE
et les propriétés des houilles extraites des principaux .bassins houillers de France : il avait fait construire un gazomètre , afin que les résultats, obtenus sur une grande échelle, fussent immé-
diatement applicables à l'industrie. Mais il ne devait pas recueillir le fruit de ses efforts. Un
séjour trop prolongé dans son laboratoire, et surtout les fatigues du professorat avaient de nouveau profondément altéré sa santé : une irritation
de larynx se déclara. Malinvaud s'en inquiéta peu d'abord et n'en continua pas moins son cours
de chime pendant une seconde année. Mais la maladie devint si grave, qu'en mars 835 , il fut forcé de renoncer à ses fonctions de professeur. Cependant l'activité de son caractère ne lui permettait pas de se livrer au repos, quelque besoin qu'il en eût. Il ne voulait qu'un changement d'occupations, et M. le directeur général accéda à son désir en lui confiant le service de l'arrondissement de Clialons-sur-Saône. Son séjour sous un climat plus doux que celui
du département de la Loire, et surtout l'intérêt que lut offrait la richesse industrielle de son arrondissement minéralogique, réagirent d'abord favorablement sur sa santé : une amélioration momentanée eut lieu en octobre 1835; mais mal-
heureusement ne consultant alors que son zèle pour ses devoirs, il s'exposa à des fatigues imprudentes. C'est ainsi que, dans l'intervalle des tournées longues et fréquentes qu'il faisait sur les mines
de son arrondissement, il recevait avec empressement les exploitants qui n'avaient pas tardé à apprécier sa haute capacité, et l'utilité des conseils qu'il leur prodiguait avec un dévouement
SUR M. me.ixv.4un.
499
dont ils gardent un reconnaissant souvenir :il ne voyait pas que ce professorat d'un nouveau genre ramenait à grands pas sa funeste maladie. Mais un accident en dehors de toutes les pré-
visions vint en hâter le retour et lui imprimer un caractère bien plus grave. En juillet 1836 , Malinvaud visitait les mines d'Epinac. Désirant constater avec soin l'état d'en-
tretien du puits Curier, il voulut se faire transporter par l'une des bennes servant à l'extraction,
au lieu de descendre par les échelles, ainsi que cela se pratique ordinairement dans cette mine.
Malheureusement la benne du fond, dont le
mouvement est inverse de celle qui descend de l'orifice du puits, n'avait pas été décrochée, en
sorte qu'au milieu du puits, à 3oo pieds audessus du fond, elle accrocha celle qui contenait Malinvaud et le directeur de la mine. Le méca-
nicien troublé n'ayant point arrêté le mouvement de la machine, la benne descendante, jusqu'à toujours soulevée par l'autre, devenir horizontale. A ce moment, notre malheureux camarade était complétement renversé sa tête était prise entre la benne et les parois du puits; sa bouche fut alors fracassée ; le crochet de sa lampe de mineur traversa sa lèvre inférieure et lui cassa une dent. Un instant après, les deux bennes se séparèrent enfin, mais d'une
manière si brusque, que le câble, s'il n'eût été neuf, se serait infailliblement brisé. La benne, lancée par cette violente secousse, alla heurter plusieurs fois les parois du puits, et, dans ces mouvements précipités, Malinvand eut encore