Annales des Mines (1839, série 3, volume 16) [Image 157]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

3o8

HISTOIRE CHIMIQUE

cune réaction ; quelques heures après, l'eau finit par prendre une teinte brune très-sensible. Le chlorure de platine, en dissolution al-

coolique concentrée, ne trouble pas l'eau de

soufre prise à sa source. Ce réactif n'a pu déceler de traces de potasse sur trois kilog. d'eau réduits à quatre onces par l'évaporation. Du mercure métallique,mis dans un flacon

bouché en verre et aux trois quarts plein d'eau de soufre, se trouve déjà terni au bout de quatre à cinq minutes ; vingt minutes après il est trèssensiblement coloré et après quelques heures de contact il est presque noir. Le flacon dans lequel cette expérience fut faite ne fut débouché qu'après six jours, après quoi l'eau du flacon était compiétement inodore, et l'acétate de plomb et l'azotate d'argent n'y produisaient que des précipités d'un blanc très-pur. Une certaine quantité d'eau de soufre concentrée a été traitée par un excès d'oxalate d'am-

moniaque pour en séparer la chaux, avec addition préalable de sel ammoniac pour prévenir la précipitation de la magnésie. La liqueur, séparée de foxalate calcaire par la filtration et traitée ensuite par le phosphate de soude ammoniacal, a fourni un précipité floconneux de phosphate ammoniacomagnésien. 2o. Le sulfate de cuivre trouble légèrement l'eau de soufre. Si on ajoute un excès de ce sel, la

liqueur louchit fortement et laisse déposer à la longue du sulfure de cuivre brun-noir. 21. Le sulfate deprotoxyde de fer occasionne de suite une teinte noire, et un précipité noir ne tarde pas à se déposer. 2 2.1;on sait que le sulfate de fer est précipité par -

DES EAUX D'AIX EN SAVOIE.

309

les sulfures et non par l'acide sulfurique libre mais il parait qu'il l'est par ce même acide lorsque le liquide contient à la fois des carbonates terreux. M. Berthier pense que cela serait indubitable avec les sels de peroxyde, parce que le

carbonate de chaux les décompose ; il en est pro<hablement de même des sels de protoxyde, quand y a présence du gaz sulfhydrique.

23. Le sulfhydrate d'ammoniaque ne produit -aucun changement sensible dans l'eau de soufre, .;.après plusieurs jours de contact et en opérant dans un flacon bouché en verre. Mais si on expose le flacon dans un lieu chauffé à 25 ou 300 cent., deux,nu,trois jours suffisent pour donner lieu à la formation d'un léger précipité noir de sulfure de fer. Le même réactif, essayé sur de l'eau trèsconcentrée et à l'abri de l'air, y produit un léger précipité blanc d'alumine. Le papier de curcuma et les papiers bleu et rouge de tournesol ne changent pas par le contact de l'eau de soufre.

Si l'on mélange du sirop de violette bien

bleu avec de l'eau prise à sa source, la liqueur -

prend une teinte verte bien décidée, ce qui est dû à la présence des hi-carbonates terreux. Source d'alun.

Cette eau ,-appelée encore eau de la source Saint-Paul, du nom d'une chapelle qu'on voyait jadis à peu de distance de ses réservoirs, a sans

doute reçu, des anciens le nom d'eau d'alun,

parce qu'elle renferme du sulfate d'alumine, et que pendant longtemps ce sulfate simple a été désigné sous le nom d'alun. MM. Thciuvenel et Bleton pensent que la source de soufre et celle