Annales des Mines (1840, série 3, volume 17) [Image 36]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

EXPLOITATION DU ZINC

70

pulvérisé; on emploie des escarbilles de coke telles qu'elles tombent sous la grille.

La charge se compose donc d'un mélange de calamine et de coke, tous deux en petits morceaux. Le contact étant peu intime, il faut que la réduction ait lieu par cémentation ; plus tard, il est vrai, il s'établit un contact plus complet quand la masse entre en fusion; mais il semble que cette

circonstance doive plutôt être nuisible qu'utile. En effet, les résidus sont composés à peu 'près de la manière suivante z Silice. . Alumine.

.

.

.

60

.

. .

11

Oxydule de fer. Chaux. . . . . Magnésie. . . . Oxyde de zinc.

19 3 o 5

Et on reconnaît que la silice contient trois fois plus d'oxygène que toutes les bases ensemble, c'est.-4, dire que la formule de la scorie est (M. f. Mg Ca Mn Zn ) S3.

D'un autre côté , l'hydrosilicate de zinc 27_,nSH-ZnAq devenu par calcination Zn' S', c'est-àdire un silicate basique irréductible par le charbon, il paraît donc vraisemblable, non-seulement que le silicate mêlé accidentellement à la calamine n'est

pas réduit, mais encore que l'oxyde de zinc qui est libre au moment. on la fusion a liet.i , passe en grande partie dans la scorie au lieu de se réduire.

Une addition de matières basiques ( chaux 011 dolomie) éviterait toujours cette scorification. Mais la scorie, devenue trop liquide et trop corrosive , détruirait les moufles. En outre, il y aurait une dépense considérable en combustible pour

porter toutes les matières à la température convenable.

La volatilité du zinc détermine le genre d'appareils au moyen desquels on peut l'extraire : on

DANS LA HAUTE-SILÉSIE.

71

ne peut employer ni fourneaux à cuve ni fourneaux à réverbère, mais seulement des appareils distillatoires dans lesquels on introduit le minerai mélangé avec du charbon en quantité suffisante. Les fourneaux employés en Silésie sont des fourneaux à réverbère sur la sole desquels reposent par

une large base des moufles de grande capacité. Depuis l'introduction de la fabrication du zinc en Silésie, ces fourneaux, tout en restant construits sur les mêmes principes, ont subi d'importantes modifications. La grille est toujours au centre du fourneau , les embrasures dans lesquelles sont pla-

cées les moufles ont peu varié, mais le nombre des moufles a été successivement porté de 4 à 12 , 2o et même 24. D'autres innovations essen-

tielles ont été la réunion du four de grillage, du four à cuire les moufles, du fourneau à refondre le zinc au fourneau de calcination, et la substitution de deux moufles à une seule sous chaque embrasure.

Un inconvénient qu'on signale dans ces fourneaux, c'est que les moufles ne sont pas ( comme

les tuyaux dans le procédé belge) enveloppées de toutes parts par la flamme , mais seulement chauffées de côté. Cet inconvénient serait trèsréel, si comme cela a lieu en Carinthie, l'opération était intermittente. Mais au contraire elle dure souvent deux ans et plus, et la sole finit par s'échauffer très-fortement sous la moufle. On a essayé de placer les moufles à peu près comme les caisses de cémentation dans les fabriques d'acier

en creusant dans la soie au- dessous d'elles un canal rectangulaire, ou en les plaçant sur des briques écartées l'une de l'autre ; mais on a dû y renoncer , les moufles se trouvant rapidement dé-