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turc d'antimoine. Cet effet n'a pas lieu avec un kermès préparé par l'ébullition dans une solution de carbonate alcalin ; il est exempt d'oxyde. Le kermès obtenu par la fusion contient donc de l'antimoine oxydé, mais seulement de l'oxyde et non pas de l'acide antimonique , car si on le fait bouillir encore humide avec du tartre, on obtient aussitôt des cristaux de verre d'antimoine. J'avais d'abord pensé, en m'appuyant sur l'au-
torité de MM. Gay Lussac et Liebig, que la quantité d'oxyde d'antimoine dans le kermès obtenu par la fusion était assez considérable. Mais il y a déjà longtemps que j'ai abandonné cette °pi-. Mon, lorsque j'ai trouvé que cette quantité d'oxyde A4it variable avec les différents modes de préparation, et n'était nullement dans une proportion déterminée et simple avec le sulfure d'antimoine. Les épreuves au microscope ont confirmé cette manière de voir, car le kermès y apparaît comme un mélange de masses grenues rouges et de cristaux. La quantité de ces derniers est très-variable. On peut encore, par ce mode de préparation, obtenir un kermès qui en contient fort peu, et qui, après la fusion , pulvérisé dans une atmosphère d'acide carbonique, donne une poudre presque noire. La cause de la présence de cet oxyde dans ce kermès consiste principalement en ce que, lors de la fusion du carbonate alcalin avec le sulfure d'antimoine, il s'opère une décomposition com-
plète, tandis que lors de l'ébullition dans une solution de carbonate alcalin, la majeure partie de ce, dernier n'éprouve aucune décomposition. Il se forme par la fusion de :l'oxyde d'antimoine et un sulfure métallique alcalin qui dissout
EXTRAITS;
437 le sulfure d'antimoine. Par l'ébullition de la masse fondue dans l'eau et par le refroidissement de la liqueur filtrée, il se dépose du kermès mélé à de l'oxyde d'antimoine qui ;parce que ordinairement la quantité de l'alcali carbonaté non décomposé
n'est pas, comparativement au sulfure d'anti-
moine décomposé, en quantité suffisante, se précipite avec le kermès de sa dissolution alcaline par le refroidissement. Toutefois cette explication de ce qui se passe dans ce procédé ne paraît pas tout à fait exacte, à cause de la séparation de l'antimoine métallique,
ou bien il doit y avoir un autre procédé dans lequel cette séparation s'explique. Si on concentre par évaporation la liqueur de laquelle s'est séparé le kermès, il se dépose par le refroidissement de cette liqueur concentrée une grande quantité de gros cristaux du sel de soufre bien connu, qui consiste en un sulfure de sodium (quand on a fait usage dans la préparation de carbonate de soude) avec du sulfure d'antimoine au maximum de soufre Sb S (ou sel de Schlippe). Si on laisse la solution plus longtemps en repos, il s'y forme des cristaux de carbonate de soude, et il y reste une combinaison de sulfure de sodium avec un sulfure d'antimoine au minimum Sb S3.
La précipitation de l'antimoine métallique par là fusion du sulfure d'antimoine et d'un carbonate
alcalin repose donc sur ce qu'une partie du sulfure d'antimoine Sb S' se transforme en métal et en sulfure au maximum Sb S. Cette &composition s'opère par faffinitéTrédisposante du sulfure métallique alcalin qui est présent, pour former un sel de soufre avec ce sulfure au maximum.