Annales des Mines (1841, série 3, volume 19) [Image 269]

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CHIMIE. 534 dissout en quantité considérable quand on le met en contact avec une solution chaude de nitrate de plomb : le sel qui se produit se dépose, par le re-

froidissement de la liqueur, en forme d'écailles jaunes et brillantes. La conclusion que tira Proust de cette expérience, fut que l'oxyde de plomb est réduit à un degré d'oxydation inférieur au protoxyde ; mais M. Berzelius, dans un travail publié en i 812, démontra que la dissolution du plomb s'opérait non pas par suite de la réduction de l'oxyde de plomb, mais aux dépens de l'acide nitrique contenu dans le sel employé.

' Dans un travail fait et publié à la même épo-

que, M. Chevreul arriva aux mêmes conséquences et décrivit deux sels distincts formés par l'action que des quantités différentes de plomb exercent sur le nitrate de plomb ; puis , dans un second mémoire sur ce sujet , il fit ressortir l'accord qui règne pour les analyses, et les différences qu'on

observe dans les propriétés offertes par les sels étudiés simultanément par M. Berzébus et par lui. Conduit incidemment, par suite des recherches que j'ai entreprises sur l'acide nitreux et l'acide hyponitrique, à analyser le sel de Proust, j'ai obtenu des résultats dont l'interprétation s'écarte beaucoup de celle qui est actuellement admise relativement à la nature de ce corps. En effet, je crois pouvoir démontrer qu'outre qu'il existe trois combinaisons bien distinctes formées par l'action du plomb sur le nitrate de plomb, deux de ces combinaisons contiennent, non pas de l'acide nitreux, ainsi que l'admettent MM. Berzelius et Chevreul, mais de l'acide hyponitrique

EXTRAITS.

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ainsi ce dernier acide, qui est formé , d'après les

analyses de Dulong, de deux volumes d'azote unis à quatre volumes d'oxygène , serait susceptible , contrairement à toutes les idées reçues, sinon de se combiner -directement avec les bases, au moins d'exister, ainsi que l'acide nitreux, en combinaison avec elles.

J'ai préparé le sel de Proust en mettant en équivalent de nitrate de plomb (2071), et équivalent de plomb (1294). 11 convient de prendre 63 de plomb pour 100 de nitrate. Si l'on emploie 78 de plomb, comme l'indique M. Berzelius , on obtient un mélange , ainsi que l'avait déjà observé M. Chevreul, du sel jaune avec le sel orange qui se forme après. Si, au contraire, on emploie moins de i équivalent de plomb, on a un produit mélangé de nitrate de plomb bibasique. La réaction se fait et se termine à une température inférieure à Go ou 7o degrés, sans qu'il y ait production de bioxyde d'azote : ce gaz ne prend naissance que par suite de la décomposition par la chaleur du sel jaune produit. présence

Dans le cas où ce dernier sel est mêlé de orange, on peut_séparer d'ailleurs ces deux sels en

traitant leur mélange par une quantité d'eau chaude insuffisante pour les dissoudre en totalité,

et en profitant de la solubilité beaucoup plus

grande du sel jaune. L'analyse de ce sel a consisté dans la détermination directe de l'oxyde de plomb, de l'azote et, de l'eau qu'il renferme.

Les résultats que j'ai obtenus s'accordent le mieux possible avec la formule Az01, 2Pb0, HO.