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JAUGEAGE
J'ai pensé que les expériences de jaugeage se multiplieraient dans l'avenir, si elles devenaient, en même temps, plus faciles et plus concluantes, et cet espoir m'a déterminé à proposer aux savants la méthode qui fait l'objet de la présente note. 11 se trouve ordinairement sur un puits artésien, un château d'eau ou quelque construction pouvant gêner les opérations ; il faudrait, dans ce cas, faire un peu au-dessous du sol, une prise d'eau sur le tube d'ascension, au moyen d'un tuyau horizontal de même diamètre, se prolongeant souterrainement jusqu'au lieu choisi pour les expériences. Arrivé en ce point, le tuyau horizontal se relèverait au besoin par un double coude, de manière à ce que son orifice fût ouvert au-dessus d'un bassin étanche dont il affleurerait le bord. Ce bassin serait muni intérieurement d'une échelle graduée indiquant, à chaque instant, le volume de l'eau contenue ; on le viderait à volonté par le jeu d'une soupape établie au fond et communiquant avec un puits perdu ou avec un autre moyen d'écoulement.
En prenant ces dispositions il conviendrait de faire en sorte que l'orifice du tuyau horizontal se trouvât le plus bas possible. Les choses étant supposées en cet état, si l'on ferme entièrement un robinet adapté au tube d'ascension au-dessus du point d'embranchement, toute l'eau fournie par le puits passera dans le tuyau horizontal et tombera dans le bassin, où il sera facile de la mesurer. Supposons maintenant que l'orifice du tuyau horizontal soit muni d'un robinet et d'un manomètre à mercure et à air libre placé immédiatement avant lui ; si le robinet est ouvert et que,
DES PUITS ARTÉSIENS.
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dans cette situation, il offre un débouché égal à la section des tuyaux, la pression de l'eau sur les parois sera nulle et le mercure ne s'élèvera pas dans le manomètre. Mais si l'on ferme successi-
vement de plus en plus le robinet, le volume d'eau sortant diminuera et le mercure montera dans le tube manométrique. Abstraction faite de quelques circonstances de
frottement faciles à déterminer par le calcul et dont l'influence ne sera pas considérable, il est évident que la quantité d'eau obtenue, à chaque épreuve, sera égale à celle qu'aurait donnée le puits par un orifice libre, élevé au-dessus du premier, de la hauteur d'eau équivalente à celle du mercure dans le manomètre. Quand le robinet sera complétement fermé, le manomètre indiquera le niveau auquel se main-
tiendrait l'eau du puits dans un tuyau vertical prolongé à une hauteur suffisante. Le manomètre ainsi employé peut donc, dans
les opérations de jaugeage, remplacer les appa-
reils composés d'un long tuyau vertical et de
tampons disposés à des niveaux successifs , qu'il est si difficile de manoeuvrer et de rendre étanches.
Il permet d'ailleurs de rapprocher les expériences autant qu'on le voudra , ce qui ne pourrait se faire, dans l'ancien procédé, qu'en multipliant indéfiniment le nombre des tampons. Quand on a mesuré avec exactitude la quantité d'eau produite en une seconde , pour une hauteur donnée du manomètre, il peut être utile de cal-
culer et d'inscrire au registre d'observations la hauteur d'eau capable de produire, par sa pression , la vitesse dont cette eau est douée dans les tuyaux. Soient h cette hauteur, Q le volume d'eau