Annales des Mines (1843, série 4, volume 3) [Image 222]

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CHIMIE.

3 centimètres de diamètre. Le liquide ne doit occuper que la moitié, ou au plus les deux tiers de

la capacité du tube. Cela fait, on ajoute à ce li-

quide un peu de solution d'amidon et l'on y

verse goutte à goutte, et avec précaution, une solution aqueuse de chlore. L'iode rendu libre par le chlore bleuit d'abord l'amidon. En continuant d'ajouter du chlore, la couleurbleue disparcdt et le liquide prend une teinte jaune qui annonce la

présence du brôme à l'état de liberté. Pour séparer le brôme , il suffit alors de verser dans le tube un peu d'éther sulfurique, de manière à en former une couche d'un à deux centimètres, et d'agiter un instant, pour opérer le mélange momentané de deux liquides. Par un repos de quelques secondes, l'éther vient surnager l'eau, tenant en solution le brôme qui lui communique une couleur jaune ou jaune rougeâtre , suivant qu'il est en plus ou moins grande proportion, et le liquide aqueux se trouve décoloré. On peut ensuite le ramener au bleu, sans détruire la couleur rouge de l'éther; il suffit pour cela d'y ajouter un peu de la solution filtrée mise à part. On a alors un iodure d'amidon qui est bleu, recouvert par une solution éthérée de brôme. Dans cette expérience, le chlore décompose d'abord l'iodure, et l'iode rendu libre bleuit l'amidon. En continuant d'ajouter du chlore , on dé-. truit la couleur, par la raison que l'iode passe à l'état de chlorure d'iode, qui est sans action sur l'amidon. L'excès de chlore décompose alors le bromure, et le brôme rendu libre est dissous par l'éther qui l'entraine à la surface du liquide aqueux.

Par l'addition d'une nouvelle quantité de ce liquide , l'excès de chlore met de nouveau un peu

EXTRAITS.

443 d'iode à nu, lequel reproduit la .couleur bleue en se combinant à l'amidon. Quand on aperçoit la nuance jaune qui succède à la disparition du bleu , il faut cesser immédiatement d'ajouter du chlore ; sans cette précaution le liquide ne tarde pas à se décolorer, probablement par la formation d'un chlorure de brôme.

Au lieu de chlore, on peut se servir d'acide azotique ordinaire qu'on ajoute goutte à goutte jusqu'à ce que la couleur bleue soit bien prononcée ; il suffit alors d'ajouter l'éther et d'agiter fortement le tube pour obtenir par quelques secondes de repos un liquide bleu ou violet, recou-

vert d'une couche rougeâtre d'éther .brome. Dans cette expérience, l'iode et le brôme sont rendus libres en même temps par l'acide azotique, ce qui fait qu'on obtient immédiatement les deux couleurs qui indiquent leur présence. Quand on se sert d'acide azotique, il faut cesser d'en ajouter au liquide dès que la coloration bleue est prononcée ; en continuant de verser de l'acide, on amènerait en effet la décoloration complète du liquide, .par l'effet de la réaction de l'acide azotique en excès sur l'iode et le brôme.

2° Recherches de l'iode et du brârne dans les substances marines qui contiennent un sulfate alcalin. Quand on agit sur lefucus crispusou une autre production marine qui contient un sulfate alcalin , le charbon qu'on obtient, réduit en poudre et traité par l'eau bouillante, donne une liqueur de couleur jaune, coloration qui est due à la présence d'un sulfure sulfuré ou polysulfure provenant de la décomposition du sulfate par le

carbone. C'est ce sulfure sur lequel réagissent l'iode et le brôme, en formant immédiatement