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510 PRODUCTION ET EMPLOI DES GAZ COMBTJSTIBLES
On se vit donc obligé de renoncer à ce moyen, et
de faire arriver par plusieurs tuyères l'air dans le générateur, qu'on ferma cornplétement à sa partie inférieure. L'air chaud destiné à brûler les gaz combustibles, fut lancé dans le four de rnazéage avec une pression un peu supérieure à celle que possédait l'air introduit dans le générateur à gaz. Le rapport le plus convenable à établir entre ces deux quantités d'air dépendant de la nature et de la proportion des gaz produits par la houille employée, était très-difficile à déterminer autrement que par l'expérience même. A la suite d'un grand nombre d'essais, on reconnut qu'il fallait lancer par minute, pendant le cours du mazéage, pour un fourneau des dimensions de
celui que nous décrirons ci-après, environ, dans le générateur à gaz, 8k,00, et pour brûler les gaz combustibles affluents dans le four de mazéage , 12k,50 , en tout 20k,50 d'air chaud. L'air chaud, destiné à brûler les gaz produits dans le générateur et venant de l'appareil de Calder, n'avait qu'une faible température de 75 à 1000 centigrades. On l'introduisit d'abord par plusieurs tuyères fortement plongeantes, placées à l'extrémité du canal de conduite des gaz, et à la jonction avec la voûte du four de mazéage; mais l'on n'obtint que des jets de flamme isolés, et les gaz arrivaient au rampant, sans que la combustion fût complète;
le mélange n'avait complétement lieu qu'au delà du rampant et dans la cheminée, par laquelle il s'échappait des torrents de flammes. On dut alors renoncer à remploi des tuyères, et
on les remplaça par une caisse en tôle, munie
d'une fente longitudinale avec rebords formés de
DANS LA MÉTALLURGIE DU FEU.
5r
deuX fortes lames en fer battu, par laquelle l'air chaud, plongeant sous un angle de 400 environ, venait déboucher dans le four de mazéage sur toute la largeur de la sole. La combustion des gaz devint alors aussi complète que l'on pouvait le désirer, et telle qu'en peu de temps toutes les parties du fourneau, depuis le pont jusqu'au rampant, furent portées à une furie chaleur blanche, sans qu'on pût remarquer hors de la cheminée, dont la hauteur ne dépassait pas 2 mètres, la moindre trace de flammes ou de fumées.
Le plongement donné à l'air chaud rabattit assez la flamme, pour que l'on pût porter trèsrapidement la sole au blanc soudant et y fondre cornplétement , dans l'espace de deux 'heures environ, de 9 à ro quintaux métriques de fonte trèsgrise, obtenue au coke dans les hauts-fourneaux de Kcenigshiitte. Afin d'imprimer à la matière fondue un mouvement rotatoire destiné à en accélérer le mazéage, on plaça sur les deux parois latérales du fourneau, de petites tuyères plongeant sous un angle de 25° environ, et on eut soin, en s'en servant, de diminuer à proportion la quantité d'air lancée par la caisse en tôle, pour ne pas en injecter inutilement un excès dans le fourneau et y causer un refroidis-
sement qui aurait pu devenir préjudiciable. Il fut facile de parvenir à déterminer la position et l'inclinaison la plus convenable à donner aux tuyères, pour imprimer à la masse ferreuse un mouvement rotatoire propre à renouveler con-
stamment la surface du bain; malgré cela, la réaction des gaz brûlés sur le blanchlinent de la fonte, ne se lit sentir que très-faiblement, quoi-
Mazéage sans addition.