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ESSAI SUR LA CLASSIFICATION
diverses parties, que j'ai remarqué dés discordances dans la disposition des couches; j'ai été ainsi amené à penser que ce terrain doit être composé de deux étages séparés l'un de l'autre par un système de dislocation.
Plusieurs circonstances rendent cette étude très-difficile dans les Pyrénées ; les roches sont ex-
trêmement contournées, et leur disposition primitive a été très-dérangée par la superposition de plusieurs systèmes de soulèvement, qui ont modifié à différentes époques la situation relative et le relief des terrains stratifiés. Ces phénomènes de dislocations ont produit de nombreuses et larges ruptures, et ont fait subir aux couches des mouvements tels qu'il est aujourd'hui très-difficile de les raccorder. Ainsi, quand on parcourt une vallée transversale à l'axe de la chaîne, coupant la direction des roches stratifiées dans un sens presque perpendiculaire, ou observe que les couches situées sur les deux flancs de la vallée se
correspondent rarement les unes aux autres, et l'on voit que non-seulement elles ont été fracturées, mais encore qu'elles ont été soumises à des forces de torsion qui les ont déplacées en leur imprimant divers contournements. D'ailleurs le terrain de transition des Pyrénées renferme dans ses différentes parties des roches de même nature, et bien qu'elles soient distribuées
très-inégalement, on est porté en général à n'y voir qu'un seul système ; mais cette uniformité dans la nature et dans les caractères généraux des roches se remarque aussi dans la plupart des terrains de transition des autres contrées, et l'on n'a pu parvenir à y établir des divisions que par une étude minutieuse des débris organiques et de la
DU TERRAIN DE TRANSITION DES PYRÉNÉES. 17
stratification. Malheureusement les gîtes de fossiles discernables paraissent être peu abondants et peu riches en espèces dans les Pyrénées ; aussi les resSources fournies par les seuls caractères zoologkjaes pourraient difficilement conduire des conclusions bien positives.
Les motifs sur lesquels je m'appuie pour proposer la division de ce terrain en deux groupes, sont déduits d'observations relatives à la stratification. Avant d'avoir étudié dans d'autres pays des terrains semblables, je ne pouvais apprécier quel degré d'importance on peut attacher à l'étude des directions des roches stratifiées ; mais depuis mon séjour en Bretagne, ayant'reconnu avec
quelle constance se reproduisent les directions propres à chacun des deux systèmes du terrain de transition, et de quelle utilité peut être l'observation des directions pour classer ces terrains lorsque l'on est privé des caractères de la zoologie, je me suis confirmé dans l'opinion que le terrain de transition des Pyrénées peut être partagé en deux systèmes, qui paraissent correspondre à ceux que M.. Murchison a. établis en Angleterre et M. Dufrérioy dans la Normandie et la Bretagne. D'ailleurs la répartition relative des diverses
roches qui constituent le terrain intermédiaire
des Pyrénées et quelques données fournies par la présence de débris organiques viennent se joindre aux considérations déduites de la stratification, et conduisent aux mêmes conséquences. La formation de transition pyrénéenne se compose des mêmes roches que celles de la Bretagne, des. Ardennes; de la Belgique et de 'l'Angleterre , etc. Tous lés terrains qui appartiennent à cette période ancienne présentent en effet une Tome VI, i844. 2