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1°4 Du gisement des
ESSAI SUR LA CLASSIFICATION
la limite de ce terrain et de celui de transition. » Je crois que le gisement des sources thermales
esauulfxuretuhseersm. 'Ics sulfureuses peut être défini d'une manière plus
spéciale et exprimé avec plus de précision en disant qu'elles jaillissent soit du granite , soit des roches de transition, et que presque toujours le -point d'émergence est situé près de la ligne de séparation du granite et des roches stratifiées, quelle
que soit leur nature, pourvu qu'elles appartiennent au terrain de transition : -c'est ce que je vais montrer par une énumération rapide des p rincipales sources sulfureuses des Pyrénées que j'ai visitées en 1841. Si l'on commence par les Pyrénées orientales, on voit que les sources du Vernet sourdent à l'endroit où les couches de schiste et de calcaire reposent sur le pied de la masse granitique du Canigou; les bains d'Arles qui étaient connus des Romains et qui fournissent une quantité d'eau très-abondante, sont dans une position semblable, près de la jonction du granite et des roches schisteuses de transition. Les sources d'Ax , les plus importantes de l'Ariége, dont le nombre est supérieur à 5o et dont la température s'élève jusqu'à 76°,
se l'ont jour clans les intervalles qui séparent le granite et le schiste argileux de transition. Les eaux.
de Las Caldes, dans la vallée d'Andorre, sortent de couches schisteuses placées près du granite et traversées par des veines de cette roche. Les sources
de Bagnères-de-Luchon, les plus riches de toutes en principe sulfureux, sourdent à la ligne de con7 tact du granite et d'un schiste de transi tion métamorphique, changé en micaschiste. Les eaux sulfureuses que l'on trouve dans la vallée de l'Essera, presque au pied de la Maladetta, sortent à la séparation du granite et de couches schisteuses et
DU TERRAIN DE TRANSITION DES PYRÉNÉES. 1 05
calcaires transformées par places en dolomie. Dans les Hautes-Pyrénées, les sources de Cauterets et de la .Raillère jaillissent du granite, mais tout près de la limite du terrain de transition; celles de Barèges
sortent de couches de schiste argileux et de calcaire adossées au granite; les sources de Saint-Sau-
veur jaillissent aussi à travers des schistes. Dans les Basses-Pyrénées, les Eaux-Bonnes sortent d'un calcaire cristallin, qui ici est un peu éloigné des
masses granitiques, mais il peut se trouver du
granite à une certaine profondeur au-dessous de la surface. Les eaux chaudes situées à une distance peu considérable des Eaux-Bonnes sourdent à travers le granite, mais très-près de sa jonction avec le calcaire de transition.
Ainsi il résulte de cette énumération des principales sources thermales et sulfureuses des Pyrénées, que leur gisement est ordinairement peu éloigné; de la ligne de jonction du granite et des
roches de transition, schiste argileux , schiste modifié ou micaschiste et" calcaire, et qu'elles sourdent à travers l'une quelconque de ces roches. Il paraît donc que les points de séparation du granite et des roches stratifiées anciennes offrent les conditions les plus favorables à l'émergence de ces sources. Outre les eaux sulfureuses, les Pyrénées pos-
sèdent d'autres sources minérales, salines, ferrugineuses, etc.; mais ces eaux jaillissent dans les parties inférieures des vallées, de roches secon-
daires, jurassiques ou crétacées, qui viennent s'appuyer sur les terrains anciens. Quelquefois
ces sources sont aussi sulfureuses, mais accidentellement; c'est un fait remarquable de voir que le granite et les terrains anciens renferment seuls des sources sulfureuses naturelles que M. Foutu/