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ESSAI SUR LA CLASSIFICATION
suite des périodes volcaniques ou éruptives ne se
manifeste plus après un laps de temps plus ou moins considérable, et si les contrées qui n'ont
pas été bouleversées par des actions plutoniennes depuis une époque un peu ancienne sont nécessairement dépourvues de sources thermales. D'ail-
leurs, pour résoudre cette question de manière à ne laisser aucun doute, il faudrait, si l'on possédait tous les éléments nécessaires, faire un tableau de toutes les sources chaudes, en indiquant les principales circonstances de leur gisement, la nature des roches d'où elles sourdent, la disposi-
tion des terrains stratifiés , les phénomènes de dislocation qui les ont infléchis, les roches éruptives que l'on trouve dans le voisinage, et le degré d'élévation des montagnes environnantes. La température des sources chaudes dépend très-probablement de la chaleur que possèdent les roches d'où elles sourdent ; alors il est vraisemblable que dans certaines contrées, ainsi dans les pays où l'action volcanique a cessé depuis peu de temps et dans ceux où elle se manifeste encore maintenant , les eaux qui pénètrent à l'intérieur de la terre ne doivent pas avoir besoin pour devenir chaudes de descendre aussi bas que clans des contrées telles que , par exemple, les environs de Paris, où il y a une épaisseur très-considérable de terrain sédimentaire, et où il ne s'est produit depuis longtemps aucune action ignée. Peut-être quelques sources dont la température est très-élevée émanent-elles du sein de la terre
à l'état gazeux, pour prendre l'état liquide près
de la surface, comme cela arrive quelquefois dans le voisinage des volcans ; niais il est beaucoup de
sources chaudes qui doivent se former par suite
DU TERRAIN DE TRANSITION DES PYRÉNÉES. II 1
de la pénétration d'eaux superficielles à l'intérieur de la terre, Or si l'on fait abstraction de la nature
du terrain , il est facile de voir qu'une région montagneuse semble plus propre qu'un pays de plaines à faire naître ce genre de sources ; ainsi leur formation pourrait avoir lieu dans les Alpes ou dans les Pyrénées, par suite de circonstances faciles à concevoir. Considérons , en effet , les sources thermales qui sourdent à Bagnères-deLuchon, à 6 o mètres environ au-dessus du niveau de la nier : cette vallée est dominée par les cimes granitiques de Crabioules, qui ont 3.1 Io mètres d'élévation. Or supposons qu'a cette hauteur il s'infiltre de l'eau à travers les fentes du terrain ; ce point étant élevé de 3oo mètres environ au-dessus de la limite des neiges perpétuelles,
la température moyenne de l'année- doit y être 50, et par suite telle doit être la d'environ température des couches supérieures du sol. 'Si l'on admet un accroissement de température de 10 par 3o mètres, on voit que les eaux en arrivant
à la profondeur de 610 mètres au-dessus de la nier ou 2.500 mètres au-dessous de leur point de départ auront pris la température de 78°,3. Mais pour apparaître au jour à Bagnères-de-Luchon, au pied de la montagne, les eaux sont obligées de traverser une assez grande étendue de terrain, et pendant ce parcours elles doivent perdre une partie de la chaleur qu'elles ont acquise; néanmoins comme elles sont soumises à leur point le plus bas à une pression considérable, elles doivent parcourir assez rapidement la dis-
tance qui les sépare du point d'émergence, et comme les roches ont une faible conductibilité pour la chaleur, la déperdition ne doit pas être