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SUR LA CARBONISATION 5i8 le peu de probabilité de réussite des essais qui
seraient tentés dans cette direction. La meule d'essai avait été établie d'après Je procédé ordinaire des forêts, sans aucune modification. J'ai décrit, dans mon Mémoire sur la com-
position des gaz produits dans la carbonisation du bois, la modification qu'on avait fait subir à cette méthode à Audincourt, modification qui consistait à supprimer le vide de la cheminée et à déterminer la mise en feu du coeur de la meule, au moyen d'une plaque de tôle chauffée par dessous. L'emploi de ce procédé ( des meules à chaudières) avait produit une amélioration très-notable surie 'rendement en charbon. D epuis la rédaction de mon mémoire, cette méthode a été remplacée par une autre qui est d'un emploi tout aussi avantageux quant au rendemen t et facilement applicable même en forêt. Voici en quoi elle consiste : au lieu d'une seule cheminée au centre de la meule, on en
établit deux concentriques; on monte la meule comme à l'ordinaire; puis on remplit l'intervalle annulaire compris entre les deux enveloppes de la cheminée par du menu charbon, mais jusqu'à la hauteur du premier étage seulement, o"`,7o environ. Pour une meule de 5o à 6o stères de bois,
on introduit Io à 12 hectolitres de braise. On allume la meule par la cheminée centrale, et l'on conduit l'opération comme à l'ordinaire. Ce procédé est maintenant exclusivement employé dans tous les ateliers de charbonnage de la compagnie d'Audincourt, et les produits en sont au' moins aussi avantageux que ceux obtenus par le procédé des chaudières. J'avais indiqué cette modification au procédé des forêts à la fin de mon mémoire. Elle se déduit très-clairement des principes théo-
DU BOIS EN MEULES.
piques qui précèdent. En introduisant de la braise
au centre de la meule et à sa base, on produit l'acide carbonique et la chaleur nécessaire à la carbonisation au moyen d'un combustible de peu de valeur, et le rendement du bois en charbon de bonne qualité s'en trouve forcément augmenté. Je dois dire , en terminant, quelques mots sur un procédé qu'on pratique maintenant à Audin-
court, et qui consiste à 'condenser les produits liquides entrainés avec les gaz des évents, et à uti-
liser ces produits pour la fabrication de l'acide acétique. Les produits liquides que l'on recueille sont tout à fait identiques à ceux que donne la distillation du bois en vases clos, et on les traite par les procédés qui sont en usage dans les fabriques de vinaigre de bois.
Le condenseur que l'on adapte aux évents de dégagement est représenté fig. 2; c'est un vase cylindrique en fer-blanc M, de o,1,90 de longueur sur o"',4o de diamètre. On le remplit d'eau froide par l'ouverture carrée AB, qui a orn,25 de côté. Ce cylindre est traversé par un cône CD, dont la base supérieure a om, i5 de côté, et la base inférieure orn,o5 seulement. Trois ouvertures e, e, e,
pratiquées dans la base supérieure de ce cône,
communiquent chacune avec un évent de dégagement au moyen d'un tuyau en fer-blanc. Les produits liquides s'écoulent dans un vase placé au-
dessous du condenseur par l'orifice f. Les gaz s'échappent par un autre orifice pratiqué dans la base inférieure du cône. Pour rendre le refroidissement plus rapide , on a fait traverser le cône par un tuyau GHI qui débouche librement dans l'air à ses deux extrémités. Il s'établit un tirage d'air à travers ce tuyau, et la condensation